Bertram Earl Jones voulait leur bien, il a fini par l'avoir

Publié le 18/07/2009 à 00:00

Bertram Earl Jones voulait leur bien, il a fini par l'avoir

Publié le 18/07/2009 à 00:00

Des rendements réguliers de 10 % par mois. Impossible ? Absolument. C'est pourtant ce que les présumées victimes de Bertram Earl Jones obtenaient, ou pensaient obtenir. L'arnaque paraît évidente, mais il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Et avant de lancer la pierre à ces épargnants, demandez-vous ce que vous auriez fait à leur place, surtout si vous faisiez affaire avec un enjôleur bien vu dans sa communauté.

Bertram Earl Jones évoluait en marge des réseaux financiers. Ses liens avec sa clientèle cible avaient été tissés patiemment, au fil des ans, dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal et auprès de familles éparpillées jusqu'aux États-Unis. Pas besoin de publicité.

Les clients venaient naturellement, sur la recommandation d'amis et de proches, convaincus d'avoir affaire à un honnête gestionnaire plus talentueux que les autres. Il s'occupait de tout, même d'envoyer les chèques aux résidences pour retraités où habitaient certains clients encore plus vulnérables et dépendants que les autres.

On se demande maintenant comment cet homme a pu ainsi manoeuvrer si longtemps sans éveiller de soupçons.

C'est simple : il a endormi ceux qui se sont adressés à lui et qui ont oublié, ou qui ignoraient, quelques règles fondamentales des affaires comme du placement, en plus de la méfiance que devraient normalement susciter des rendements contraires au bon sens.

Primo, une relation de confiance doit être régulièrement vérifiée et mise à l'épreuve. Il faut surtout éviter de la sacraliser.

Secundo, les conseils du beau-frère ou de la cousine ne suffisent pas. Si on est prêt à rouler des kilomètres pour épargner trois cents sur le litre d'essence, un peu de recherche sur la personne qui va gérer tout son patrimoine devrait être obligatoire.

Tertio, il est téméraire mettre tous ses oeufs dans le même panier et de le confier à un étranger, si avenant soit-il.

Dommage pour les personnes flouées, souvent âgées, qui peineront à s'en remettre. Mais dommage aussi pour les courtiers indépendants, planificateurs financiers et autres, qui voient s'abattre une nouvelle tuile sur leur industrie déjà éprouvée par la crise et les escroqueries à répétition.

Faut-il pour autant s'en remettre aux grandes institutions établies ? Pas nécessairement. Mais il faut demander régulièrement des comptes.

Que Bertram Earl Jones ait été ou non enregistré auprès de l'Autorité des marchés financiers n'y change rien : la vigilance est une vertu obligée quand vient le temps de gérer, ou de faire gérer, son patrimoine. Surtout quand ce qu'on nous offre est simplement trop beau pour être vrai.

 

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