Votre téléphone n'est pas sécuritaire

Publié le 11/01/2012 à 13:57, mis à jour le 11/01/2012 à 14:50

Votre téléphone n'est pas sécuritaire

Publié le 11/01/2012 à 13:57, mis à jour le 11/01/2012 à 14:50

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Pouvez-vous faire confiance à la sécurité d'un appareil mobile, y compris un Blackberry dont c'est prétendument la force? La réponse est simple: non. 

L'arrestation de Raynald Desjardins, décrit comme un ancien bras droit du parrain de la mafia montréalaise, à cause de messages envoyés via son Blackberry a remis en doute la sécurité de ces appareils. Desjardins, comme plusieurs, croyait ces messages inviolables. Ils ne l'étaient visiblement pas.

Pourtant, quelques indices au cours des derniers mois laissaient transparaître cette vulnérabilité.

Le plus significatif remonte à l'été 2010. Research in Motion était alors plongée dans une dispute avec quelques pays, mais principalement l'Arabie saoudite, justement à ce sujet.

L'Arabie saoudite, comme le Koweït, les Émirats arabes unis et l'Inde, menaçaient de bloquer l'accès à des services comme la navigation Web, les courriels ou le Blackberry Messenger sur les appareils Blackberry si Research in Motion ne leur donnait pas un accès au contenu ainsi échangé.

Venant de ces pays, on peut prêter plein de mauvaises intentions à ces demandes. Mais la réalité est qu'il y a un vrai risque, même ici, à mettre en marché des appareils qui protègent leur contenu de tous, même des policiers. L'exemple de Desjardins est à la limite anecdotique, mais il démontre bien que les criminels sont à la recherche de telles technologies.

Ceci dit, il y a évidemment des risques d'abus et je n'ai pas l'intention de m'attarder plus longtemps sur ce débat à peu près insoluble.

Le fait est que la crise entre RIM et ces pays s'est finalement résorbée en août 2010, sans que l'on ne sache trop comment. On nous a annoncé une entente qui satisfaisait les deux parties, mais pas de détails. Permettez-moi ici de présumer que ces gouvernements ont gagné la bataille et ont accès aux informations échangées via Blackberry sur leur territoire. Ce sont d'ailleurs les échos que nous en avions eus à l'époque.

Supposons pour un moment que les gouvernements du Canada et des États-Unis, eux, ne disposaient pas déjà d'un tel accès, ce dont je doute fortement. Peut-on raisonnablement penser qu'ils ont regardé passer cette entente entre RIM et ces pays les bras croisés? Certainement pas.

Bref, où que vous soyez dans le monde, vous pouvez être à peu près assurés que si votre Blackberry sert à échanger des informations qui pourraient vous incriminer, les policiers peuvent y avoir accès.

Même dans la légalité

Vous vous dites peut-être: « Je ne fais rien d'illégal avec mon Blackberry, alors en quoi suis-je concerné? »

En effet, tant que cette intrusion potentielle dans les appareils mobiles reste dédiée au crime, personne ne s'en plaindra. Sauf qu'il y a des hommes d'affaires qui pourraient avoir intérêt à se méfier eux aussi.

Si j'étais un homme d'affaires qui devait négocier des ententes en Chine, en Inde ou en Arabie Saoudite, justement, je serais très méfiant avant d'utiliser mon Blackberry sur ces territoires, du moins pour échanger des informations ayant une quelconque valeur commerciale. Ces pays ont déjà démontré qu'ils pouvaient assez facilement confondre intérêts commerciaux et intérêt national.

C'est aussi vrai pour les autres plateformes, notamment Apple et Google (Android).

Quelques références:

• Techdirt: Leaked memo confirms Apple, Nokia & RIM gave Indian government backdoors

• Toronto Star: Dispute between RIM, Saudi Arabia heating up

• Toronto Star: RIM reaches deal with Saudi Arabia

 

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