L'Ativ S de Samsung, avec Windows Phone 8

BLOGUE. La décision n'a certainement pas été prise durant la fin de semaine, mais le moment n'est pas anodin : cinq jours après sa défaite en cour devant Apple, Samsung a présenté hier le tout premier téléphone intelligent équipé de la plateforme Windows Phone 8, de Microsoft.

L'appareil, baptisé Ativ S, a été présenté mercredi à l'IFA 2012 de Berlin, une grande foire dédiée aux appareils électroniques. Stratégiquement, son dévoilement comportait plusieurs surprises.

De la même façon que le moindre détail, comme le nombre de minutes de retard d'un dirigeant à un dîner, est finement analysé dans le domaine de la diplomatie internationale, il y a probablement beaucoup à lire entre les lignes dans le fait que le premier appareil Windows Phone 8 présenté au public porte la marque Samsung, plutôt que Nokia.

Rappelons que Nokia est officiellement le partenaire numéro 1 de Microsoft. L'entreprise finlandaise a tout misé sur la plateforme Windows Phone pour essayer de s'accrocher au marché des téléphones mobiles, en particulier celui des téléphones intelligents. Elle est la seule à avoir mis en marché des modèles un brin crédibles sur cette plateforme, ceux de la gamme Lumia. C'est normalement à elle qu'aurait dû revenir le privilège de dévoiler le premier appareil équipé de Windows Phone 8.

On peut deviner que Samsung, en tant que plus important fabricant du marché, a usé de son poids pour convaincre Microsoft. Et comprendre que Microsoft était plutôt ravie de s'afficher aux côtés de Samsung. C'est pour Nokia que la nouvelle fait mal. Les investisseurs semblent d'ailleurs du même avis : le titre de l'entreprise a perdu plus de 15 % depuis lundi soir.

Nokia devrait dévoiler ses propres nouveaux modèles la semaine prochaine. La pression vient de monter d'un autre cran.

Une porte ouverte pour Samsung

Du côté de Samsung elle-même, impossible de ne pas voir dans l'Ativ S une sorte de porte de secours. La défaite subie vendredi devant un tribunal américain fait mal. L'entreprise devra verser plus d'un milliard à son principal concurrent, en plus de voir certains de ses appareils qui utilisent la plateforme Android, de Google, menacés d'interdictions de vente aux États-Unis. 

Il y a définitivement un nuage qui plane au-dessus de la combinaison Samsung / Google. C'est donc probablement une très bonne idée pour la Coréenne d'explorer d'autres avenues, dont la plateforme de Microsoft. Au cas où.