Nokia : pas fort, mais pas mort

Publié le 15/06/2012 à 11:23, mis à jour le 15/06/2012 à 12:06

Nokia : pas fort, mais pas mort

Publié le 15/06/2012 à 11:23, mis à jour le 15/06/2012 à 12:06

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. On ne pourra pas accuser le PDG de Nokia, Stephen Elop, de regarder l'entreprise brûler les bras croisés.

Depuis son entrée en poste, en septembre 2010, ce Canadien d'origine a multiplié les grands coups pour tenter de redresser la barre. Dès son arrivée, un mémo interne, rapidement diffusé sur Internet, a donné le ton.

« Le premier iPhone a été lancé en 2007 et nous n'offrons toujours rien qui puisse rivaliser avec lui, écrivait Elop. Android est arrivé il y a à peine deux ans et cette semaine, ils nous ont délogés de notre position de tête pour le nombre d'appareils intelligents vendus. Incroyable. »

Le PDG allait alors jusqu'à qualifier Nokia de « plateforme qui brûle ».

Il a ensuite pris une très importante décision stratégique en s'alliant avec son ancien employeur, Microsoft, elle aussi larguée par Apple et Android, pour tenter de remonter la pente à deux. La gamme de téléphones qui en découle, baptisée Lumia, porte l'avenir de l'entreprise sur ses épaules. Jusqu'à présent, les trois modèles lancés sous cette appellation ont été accueillis correctement, sans plus, tant par la critique que les consommateurs.

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Nokia supprimera 10 000 postes

Finalement, la ronde de 10 000 mises à pied annoncée jeudi porte à 40 000 les emplois sacrifiés depuis son entrée en poste. Il ne faudrait pas non plus oublier l'annonce hier de remplacements à trois postes importants, ceux de responsable de la division mobile, de chef du marketing et de responsable des opérations.

Le Canada sera touché par les mises à pied de cette semaine, puisqu'elles signifient la fermeture du centre de recherche et développement de l'entreprise à Burnaby, près de Vancouver, où travaillaient environ 300 personnes. Quand j'avais rencontré les dirigeants de Nokia Canada, il y a un mois, on m'avait expliqué que ce centre était surtout actif dans les logiciels, en particulier pour aider les entreprises qui souhaitaient développer des applications pour ses téléphones. Comme ceux-ci sont maintenant basés sur Windows Phone, cette mission m'apparaissait d'emblée redondante avec les effectifs de Microsoft et il faut croire que M. Elop en est venu à la même conclusion.

Comme l'annonce de jeudi a aussi été accompagnée d'une baisse des prévisions de résultats financier pour le deuxième trimestre 2012 (pour être plus précis : d'une hausse des pertes prévues), il n'est pas surprenant que le titre ait été sévèrement puni en Bourse. D'autant qu'on ne s'attend généralement pas à un rebond rapide.

« Comme nous ne nous attendons pas à voir de nouveaux appareils Lumia avant le quatrième trimestre 2012, ou avant que Microsoft ne mette la touche finale à la version Apollo de son système d'exploitation, nous anticipons une perte d'opérations plus grande au troisième trimestre, comparativement à nos estimations rabaissées pour le deuxième trimestre », ont par exemple écrit Michael Walkley et Matthew D. Ramsay, de Canaccord Genuity.

En ce sens, Nokia se retrouve un peu dans la même position que Research in Motion, en attente d'un appareil prévu pour l'automne et qui aura beaucoup de pression sur les épaules. « Nous voyons le lancement d'Apollo et la capacité de Nokia à différencier ses appareils Windows comme étant critiques au sauvetage à long terme de l'entreprise », écrivent d'ailleurs MM Walkley et Ramsay.

D'ici là, Nokia devra vivre avec son plus récent modèle, le Lumia 900. Sans être mauvais, celui-ci ne soutient pas la comparaison avec l'iPhone 4S ou, pire, le Galaxy S III, qui sera lancé la semaine prochaine au Canada. Il serait étonnant qu'il se mette soudainement à s'envoler.

Il ne faudrait cependant pas considérer Nokia comme mort.

La semaine dernière, pour une série de raisons que je vous épargnerai, je me suis retrouvé à utiliser un Lumia 800 comme appareil principal pendant toute ma semaine à Los Angeles, dans le cadre de l'Electronic Entertainment Expo (E3). Et dans une foule aussi technovore que celle qui fréquente cet événement, le Lumia 800 attire l'attention. Les gens veulent savoir s'il fonctionne bien, le trouvent beau et aiment le premier coup d'oeil de l'interface.

Et sur tous ces points, je suis obligé de leur donner raison. Malgré ses lacunes parfois évidentes, il y a un je-ne-sais-quoi qui fait en sorte que j'aime utiliser un Windows Phone. Je ne peux pas en dire autant des appareils Android, avec qui je n'ai mystérieusement aucune « chimie », même si leur liste de fonctionnalités est impressionnante. Le petit côté « sexy » qui a fait une grande partie du succès d'Apple, Nokia et Microsoft ont réussi à le reproduire. C'est un aspect important, qui « ne s'achète pas », comme le veut l'expression.

En ce sens, sans être enviable, leur position est à mon avis meilleure que celle de RIM.

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