[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. On s'attendait un peu à ce que les résultats financiers de Nokia, dévoilés jeudi, prennent des allures de désastre. Ils ne sont certes pas roses, mais au bout du compte, ils renferment quelques données encourageantes.
Les marchés les ont d'ailleurs plutôt bien accueillis, jeudi. Le titre de l'entreprise a subitement rebondi de 12%, son plus grand saut depuis le début de l'année 2008. Cette progression a toutefois été effacée en bonne partie vendredi, quand l'agence Fitch a décoté la cote de crédit de l'entreprise, déjà pas très élevée.
Le signe le plus encourageant est venu des données sur les ventes d'appareils intelligents de la gamme Lumia. Nokia en a vendu quatre millions d'exemplaires. Ce n'est rien si on compare ce chiffre aux 35,1 millions d'iPhones vendus par Apple au trimestre précédent (on connaîtra les données de ce trimestre mardi), mais c'est le double des ventes précédentes de Nokia.
Nokia n'a pas découpé ces ventes par territoire, du moins pas en nombre d'appareils. En dollars, elles ont augmenté de 45% en Amérique du Nord, du jamais vu depuis plus d'une décennie pour cette entreprise qui a toujours été beaucoup plus forte en Europe.
Il faut dire que ces ventes ont été dopées par des prix démesurément bas. Le modèle le plus cher du lot, le Lumia 900, est présentement disponible pour à peine 29,99$ avec un contrat au Canada.
Quoi qu'il en soit, cette hausse du nombre d'appareils vendus témoigne d'un intérêt grandissant pour la plateforme. Cet intérêt vient des consommateurs, mais aussi, aux États-Unis surtout, des opérateurs. Ceux-ci rechignent à l'idée d'être coincés entre Apple et Google et ils semblent préférer le tandem Nokia-Microsoft à Research in Motion comme porte de sortie.
Comme pour RIM, justement, une grande partie de l'avenir de Nokia se jouera cet automne, au lancement de la prochaine version du système d'exploitation développé par Microsoft, Windows Phone 8. Sauf que WP8, lui, sera prêt cet automne. Pas le BlackBerry 10 de Research in Motion. Et je crois beaucoup plus aux chances de Microsoft de livrer un produit intéressant qu'à celles de RIM.
Même les ventes de téléphones « non intelligents » (feature phones), qui représentent encore 60% des revenus de Nokia, ont augmenté. Le nombre d'appareils écoulé a augmenté de 2%.
On ne peut certes pas dire que les choses vont bien quand une entreprise perd 1,4 milliard d'euros (1,72 G$ CA) à son dernier trimestre comme ce fut le cas, mais il y a encore de l'espoir.
