Virage techno à plusieurs vitesses

Publié le 21/01/2012 à 00:00

Virage techno à plusieurs vitesses

Publié le 21/01/2012 à 00:00

Écrans interactifs, pupitres mobiles, tablettes tactiles... La révolution 2.0 gagne les universités. Certaines se positionnent à l'avant-garde en intégrant de nouveaux outils qui influent aussi sur le contenu de leurs programmes.

Après presque deux ans de travaux, le nouvel édifice d'HEC Montréal vient d'être livré. Les étudiants de MBA pourront profiter de 27 salles de cours et 18 salles de travail à la fine pointe de la technologie. «Chaque salle de classe comporte un écran tactile de 70 pouces, ainsi que plusieurs écrans ACL répartis sur les autres murs de la salle de classe», détaille Yves Goyette, responsable du service audiovisuel.

Les professeurs travailleront avec un pupitre mobile muni d'une tablette interactive qui leur permettra de contrôler et d'enregistrer le contenu projeté au tableau. «Grâce à ces outils et à une nouvelle organisation des bureaux, il sera possible de varier les modes d'enseignement et de travailler en groupe. Les enseignants pourront par exemple envoyer des mini-exercices électroniques aux étudiants et recevoir des statistiques en direct», dit M. Goyette.

Favoriser l'interactivité

Une petite révolution pour les professeurs, qui doivent revoir leur façon de préparer les cours de manière à utiliser le temps de classe différemment afin de favoriser les échanges et l'interactivité.

Du point de vue de l'investissement, le pari est également grand, puisqu'il a fallu débourser 3 millions de dollars (M$) pour l'aspect technologique et 25 M$ pour les rénovations architecturales, rapporte M. Goyette.

Une seconde phase pour équiper le deuxième bâtiment d'HEC Montréal devrait être menée prochainement, afin que tous les professeurs aient accès au même type de salle, ajoute M. Goyette. Montant de la facture : 2 M$ supplémentaires. «Notre projet a déjà inspiré plusieurs délégations universitaires qui sont venues nous visiter récemment», dit M. Goyette. Si le projet d'HEC séduit, c'est qu'ailleurs les changements se font surtout par petites touches.

Sur le chemin du 2.0

Désormais équipées en Wi-Fi, la quasi-totalité des universités offre des services «de base» tels Internet sans fil, une plateforme en ligne où sont postés les contenus des différents cours, ou encore, la numérisation des ressources bibliothécaires. Mais la majorité des établissements affichent encore un certain scepticisme quant à l'utilité et au coût de ces nouveaux outils.

À l'Université Laval, le responsable du programme de MBA, Jean Roy, préfère ainsi investir dans son parc d'ordinateurs et de logiciels plutôt que de s'aventurer sur le terrain des tablettes dernier cri. «Pour nous, ce qui compte, c'est l'art de prendre une décision stratégique : or, on ne voit pas ce qu'un iPad peut nous apporter de plus dans ce domaine», estime-t-il. Il mise davantage sur l'achat de logiciels de simulation : une entente a été signée avec Microsoft pour que les étudiants puissent télécharger certains logiciels gratuitement. Au total, les achats de contenu représentent chaque année «plusieurs centaines de milliers de dollars».

Même chose à l'Université McGill, où Don Melville, responsable des programmes de MBA, précise qu'un logiciel «de simulation des échanges boursiers», dont il préfère taire le coût, est en cours de développement pour les étudiants en finance.

Plateforme mobile

À l'Université Concordia, on reste également perplexe devant l'intérêt du «tout numérique» : «Les tableaux blancs interactifs peuvent s'avérer fort utiles pour les jeunes du secondaire, mais les avantages sont moins évidents au MBA pour des chefs d'entreprises qui cherchent davantage à développer leurs compétences stratégiques plutôt qu'à jouer avec leurs doigts», estime Marie-Claude Lyster, responsable des programmes d'études supérieures.

La faculté a préféré miser sur la vidéoconférence, qui lui permet de réunir virtuellement ses deux classes de MBA de Montréal et Toronto. «Les professeurs donnent leur cours tantôt dans une ville, tantôt dans l'autre. Les élèves, quant à eux, peuvent interagir en direct à partir de leur salle de classe respective», résume Mme Lyster.

Autre projet en cours : le lancement d'une version mobile du site Internet de l'école, accessible à partir des tablettes et des téléphones intelligents que beaucoup d'étudiants possèdent déjà... Ce projet d'une durée de 27 mois doit démarrer en février prochain, mais son budget reste confidentiel. Il faut savoir toutefois que, chaque année, l'Université Concordia dispose d'une enveloppe de près de 32 M$ pour mettre au point ses équipements et figurer en bonne place dans la course aux TIC.

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