Au cours de la dernière année, Nathalie Francisci a obtenu plus de mandats qu'à l'habitude pour recruter des vérificateurs internes. "Avec le contexte économique actuel, les comités de vérification des conseils d'administration sont plus sensibles à l'évaluation de la gestion des risques", analyse la vice-présidente exécutive de Mandrake Groupe Conseil.
"D'ailleurs, tous mes mandats m'ont été octroyés par des comités de vérification", poursuit-elle.
Josée Thibodeau, directrice des opérations de l'Institut des vérificateurs internes de Montréal (IVIM), remarque pour sa part que les préoccupations croissantes pour une saine gouvernance ont accentué la demande.
Des profils comptables
Les entreprises recherchent surtout des personnes détenant un profil comptable. Les titres comptables sont particulièrement convoités : CA, mais également CGA et CMA. Il y a aussi un besoin pour des ingénieurs, des avocats, des informaticiens et même des experts en ressources humaines. Car la vérification interne ne se cantonne plus au domaine financier, mais couvre tous les processus de l'entreprise. "L'important, c'est d'avoir un intérêt pour les contrôles et une excellente capacité d'analyse", dit Josée Thibodeau.
Le titre de CIA, pour Certified Internal Auditor, encore peu connu au Québec, fait une percée. Des employeurs commencent à le demander. Aux États-Unis, la moitié des vérificateurs internes détiennent le titre, par rapport à seulement 10 % des membres de l'IVIM. L'organisme espère que le nouveau processus d'examen assisté par ordinateur, dans des centres accrédités à Montréal et à Québec, incitera plus de gens à obtenir la certification.
Dans la plupart des cas, on devient vérificateur interne en exerçant la profession puisqu'il n'existe aucun programme universitaire de premier cycle dans ce domaine. Toutefois, l'Université Laval et l'UQAM proposent des microprogrammes de deuxième cycle de 12 crédits. Pour le moment, ils attirent surtout des personnes déjà en emploi désireuses de travailler en vérification interne. L'IVIM souhaite y intéresser les jeunes au sortir du baccalauréat, histoire de former la relève.
dossiers@transcontinental.ca
