Une montée en douceur

Publié le 12/11/2011 à 00:00

Une montée en douceur

Publié le 12/11/2011 à 00:00

La crise financière de 2008-2009 a laissé des traces dans le secteur aéronautique, qui s'en remet, mais lentement. «Depuis deux ans, nous avons perdu environ 2 000 emplois. Les affaires devraient cependant reprendre doucement en 2012 et s'accélérer encore en 2013», prédit Suzanne Benoît, présidente-directrice générale d'Aéro Montréal. Selon elle, la preuve en est que la demande de main-d'oeuvre ne faiblit pas dans le secteur. «Il y a du travail pour ceux qui en cherchent», indique-t-elle. L'École des métiers de l'aérospatiale de Montréal affiche d'ailleurs un taux de placement moyen de 80 à 90 %.

Il ne faut toutefois pas s'attendre à un décollage en flèche. La hausse du nombre d'emplois devrait atteindre 2 à 3 % l'an prochain, selon Carmy Hayes, directeur de projets au Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale du Québec (CAMAQ). «C'est comparable au taux de croissance moyen que nous avons eu ces dernières années», dit-il. Dans l'incertitude économique actuelle, simplement maintenir le cap relève de l'exploit.

Croissance à venir

Plusieurs grands acteurs du secteur - dont CAE et Bell Helicopter - se font très discrets sur leurs prévisions d'embauche pour 2012. Mais quelques indices laissent entrevoir d'où proviendront les emplois annoncés.

Pratt & Whitney, par exemple, a inauguré en mai dernier son Centre aéronautique de Mirabel. Ces installations de 300 000 pi2, où seront montés et testés les nouveaux moteurs «écologiques» PurePower, moins gourmands en énergie et moins polluants, créera 300 emplois d'ici 2016.

Bombardier embauche

Plusieurs sociétés ont déjà renoué avec la croissance. Comme Bombardier Aéronautique, depuis que la CSeries a réellement pris corps. En juillet 2011, l'entreprise avait 133 commandes fermes pour cette série d'aéronefs. Les premiers appareils devraient être livrés en 2013. Selon Haley Dunne, porte-parole de l'entreprise, Bombardier Aéronautique augmentera sa main-d'oeuvre de 5 à 10 % en 2012. La multinationale cherche particulièrement des agents de méthodes, des agents en amélioration continue et des ingénieurs.

Héroux-Devtek plane aussi sur un nuage. Le manufacturier de pièces d'avions de Longueuil sera le premier fournisseur québécois d'importance à suivre Bombardier au Mexique pour y ouvrir une usine de fabrication de trains d'atterrissage en 2012. Ce qui ne l'empêchera pas de créer des emplois également dans la province. «Nous prévoyons engager de 80 à 100 personnes au Québec en 2012», dit Gilbert Guérin, directeur corporatif des ressources humaines. «Nous manquons notamment d'ingénieurs mécaniciens et de machinistes. Selon Héroux-Devtek, Boeing et Airbus, deux clients planifient d'accélérer leur cadence de production. Le programme JSF de l'armée américaine procurera aussi du travail à la firme québécoise.

D'autres firmes sont en mode embauche. Depuis environ trois ans, par exemple, CS Canada ajoute 20 à 25 ingénieurs à son équipe chaque année. «En 2012, nous comptons engager une cinquantaine d'ingénieurs de plus», mentionne Lamia Lamane, responsable des ressources humaines de cette société spécialisée dans la conception de systèmes embarqués. De son côté, AAA Canada, filiale d'une multinationale française spécialisée dans la production, la finition, l'inspection et l'entretien de sous-ensembles, entre autres, créera plus de 200 emplois dans la région montréalaise au cours des deux prochaines années. Le ciel se dégage donc pour l'industrie aéronautique, qui semble engagée dans un nouveau cycle de croissance.

L'INDUSTRIE EN CHIFFRES

39 500

Nombre d'employés du secteur au Québec.

Source : MDEIE

de 990 à 1 180

Nombre de postes qui seront à pourvoir dans les entreprises du secteur en 2012.

Source : CAMAQ

Où sont les entreprises

Montréal : 48 %

Montérégie : 21 %

Laurentides : 10 %

Laval : 3 %

Salaires à l'embauche

De 27 000 à 40 000 $

Emplois requérant un DEP (machiniste, tôlier de précision, monteur de structure, outilleur-ajusteur)

De 33 000 à 39 000 $

Emplois requérant un DEC (agent de méthodes, inspecteur de la qualité, concepteur-dessinateur d'outillage, de structures ou de systèmes sur ordinateur, mécanicien et contrôleur d'aéronefs, technicien en génie mécanique, technicien et contrôleur d'avionique, etc.)

De 50 000 à 55 000 $

Emplois requérant un diplôme universitaire (ingénieur)

Sources : CAMAQ, École des métiers de l'aérospatiale, École nationale d'aérotechnique et Réseau des ingénieurs du Québec

Postes pour lesquels il y a une demande :

Agents de méthodes, agents logistiques, agents d'amélioration continue, machinistes, techniciens en avionique, ingénieurs mécaniciens, ingénieurs électriciens, ingénieurs informaticiens, ingénieurs des matériaux, ingénieurs en aéronautique, ingénieurs en systèmes embarqués.

Sources : Entreprises du secteur et CAMAQ

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