Passer de l'armée aux jeux vidéo n'est pas si différent, dit Luc Richard au sujet de son changement de carrière.
Après plusieurs années passées dans les Forces canadiennes, où il a occupé des fonctions financières, il n'a pas hésité à troquer l'uniforme kaki pour le jean. L'ancien lieutenant-colonel, jeune retraité malgré ses 20 ans de service, est directeur, administration et exploitation, du bureau de Québec de l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft. Un parcours peu commun pour ce CMA dans la jeune quarantaine.
À prime abord, le style autoritaire des militaires ne correspond pas tout à fait à l'image d'un studio de jeux vidéo. " L'armée d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a 30 ans ! La façon de commander des troupes a changé radicalement. J'ai toujours exercé un style de gestion plutôt participatif. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'est pas rare que les gens nous questionnent dans l'armée, surtout les plus jeunes. "
Gestion par projet
Les parallèles entre l'univers de la défense nationale et le secteur privé sont nombreux. Par exemple, M. Richard a dirigé l'implantation des activités de gestion par projet de l'armée. Il s'est même rendu jusqu'au Pentagone pour expliquer ces changements à l'armée américaine. Chez Ubisoft, il a également introduit ce type de gestion. " Plusieurs techniques de management s'inspirent également de ce qui se fait dans l'armée ", ajoute le directeur.
Si, pendant plusieurs années, l'armée a dû composer avec d'importantes compressions budgétaires - son budget a été amputé de 50 % -, Luc Richard est heureux de jongler aujourd'hui avec la croissance. Il a été parmi les premiers du studio d'Ubisoft à Québec à s'occuper de la logistique pour qu'il soit fin prêt à accueillir ses nouveaux employés, en 2005. Quatre ans plus tard, l'entreprise emploie 225 personnes et a une douzaine de titres en réserve. " Le carnet de commandes est encore bien rempli ", dit-il.
" Le monde du jeu vidéo est en constante évolution et ça, c'est génial. On a constamment le défi d'innover, de se démarquer de ses concurrents, parce que ça bouge vite ! " Ce CMA doit donc garder un oeil avisé sur les chiffres, mais également sur l'amélioration continue des processus de travail. " La comptabilité pure, ce n'est pas là que je prends mon pied. Il faut plutôt réussir à allier les meilleures pratiques de gestion avec les bonnes pratiques financières. "
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