Alors que plusieurs PME québécoises craignent encore de se lancer à l'étranger, Toon Boom Animation n'a pas hésité à faire le saut. La petite boîte montréalaise, spécialisée dans la conception de logiciels d'animation, est présente dans 122 pays. Sa présidente, Joan Vogelesang, partage trois conseils pour réussir à l'étranger.
Depuis qu'elle a pris les rênes de l'entreprise de 80 employés en 1998, Joan Vogelesang a déployé une stratégie de mondialisation qui a fait de Toon Boom Animation l'une des québécoises les plus ouvertes sur le monde.
Au fil des années, Mme Vogelesang a réussi à nouer des partenariats stratégiques dans plusieurs marchés émergents, dont le Brésil, la Chine et l'Inde. Aujourd'hui, Toon Boom tire 95 % de ses revenus hors du Canada. L'an dernier, les revenus de cette PME, fondée en 1994, ont frôlé les 20 millions de dollars.
«Notre entreprise n'a pas de dette, est en croissance, rentable et dispose d'un personnel talentueux», répond Joan Vogelesang pour expliquer cette performance. Ses conseils pour réussir à l'international ?
1 Trouvez un bon partenaire local
Les entrepreneurs doivent éviter de croire qu'ils peuvent réussir seuls à l'étranger, estime la gestionnaire.
«Si nous avons réussi à nous imposer à l'international, c'est parce que nous avons misé sur des partenaires locaux, qui connaissent bien leur marché et qui comptent sur un vaste réseau de gens d'affaires», explique Mme Vogelesang. L'avantage est que, souvent, ces partenaires ont une expertise complémentaire à la vôtre, ajoute-t-elle.
Le succès de Toon Boom Animation vient en partie du fait que la PME a établi des rapports de qualité avec des organismes publics, dont des ministères de l'Éducation. «C'est ainsi que nous avons été appelés à développer des programmes pédagogiques pour les gouvernements de l'Inde et de la Malaisie», ajoute Mme Vogelesang.
2 Investissez dans la relation d'affaires
Une fois le contact établi, soignez votre réseau. Avec l'essor des nouvelles technologies, la tentation est grande de brasser des affaires par l'intermédiaire de logiciels de type Skype, sans se déplacer, reconnaît la présidente de Toon Boom. Cependant, rien ne remplace les rencontres individuelles pour renforcer des relations d'affaires. «Skype, c'est bien beau. Par contre, rencontrer ses partenaires d'affaires en personne, c'est encore mieux», estime celle qui s'apprêtait à partir en Allemagne pour y donner des conférences, lorsque nous l'avons jointe à son bureau.
3 Respectez les autres cultures
Tout entrepreneur tenté par l'international doit savoir faire preuve d'ouverture et de curiosité avant de se lancer, poursuit Mme Vogelesang. Respecter la culture des autres implique, notamment, d'adapter son produit en fonction du marché visé.
«Nous savons bien qu'on ne vend pas à des Africains de la même façon qu'on vend à des Américains ou à des Indiens. Chaque culture est différente», illustre Mme Vogeselang. Par exemple, chez Toon Boom, les employés dans leur ensemble parlent 20 langues. «Nous sommes donc en mesure de répondre à nos clients dans leur langue maternelle, dit-elle. Il est impératif d'adapter votre produit et votre offre aux nuances des différents marchés.»
