Recruter à Québec, le grand défi de 2012

Publié le 14/01/2012 à 00:00

Recruter à Québec, le grand défi de 2012

Publié le 14/01/2012 à 00:00

C'est le revers du succès économique de la région de Québec : un faible taux de chômage complique le recrutement de la main-d'oeuvre. Dans une proportion de 78 %, les dirigeants d'entreprises de la région métropolitaine de Québec prévoient qu'ils auront de la difficulté à recruter du personnel et, comme 69 % d'entre eux comptent embaucher cette année, le défi sera important.

Les chambres de commerce de Québec et de Lévis, en collaboration avec Québec International (QI), ont demandé à Léger Marketing de sonder les dirigeants d'entreprises des deux rives en décembre dernier. Pour la deuxième année consécutive, la disponibilité de la main-d'oeuvre apparaît comme l'enjeu le plus important pour les entrepreneurs de la région.

«Ça peut limiter notre croissance, reconnaît le président de la Chambre de commerce de Lévis, Christian Guay. Québec va vers l'immigration, et on est peut-être rendus là nous aussi dans Chaudière-Appalaches. On a une qualité de vie et des infrastructures d'accueil, on a quelque chose d'intéressant pour aller chercher des immigrants.»

Miser sur l'immigration

Dans la région de Québec, où 5 % de la population est composée d'immigrants, 29 % des entrepreneurs sondés ont embauché des immigrants l'an dernier.

«Les gens font un geste et c'est important. Dans notre environnement, on n'est pas habitués à ça, et il faut continuer à en faire la promotion. Je crois que les entrepreneurs se laisseront tenter. Certains ont beaucoup de succès avec l'immigration, et c'est une des solutions importantes à la rareté de la main-d'oeuvre», souligne Benoît Bernier, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec (CCIQ).

Pour pallier les besoins en matière de main-d'oeuvre des entreprises de la région Québec-Chaudière-Appalaches, l'organisme de développement économique Québec International va poursuivre ses missions de recrutement à l'étranger en 2012. Elle retournera en France, en Belgique et au Brésil, mais compte aussi aller en Espagne et peut-être aux États-Unis.

«En décembre dernier, en France, on a fait notre plus grosse mission avec 18 entreprises qui avaient 500 postes à pourvoir. Elles ne cherchent pas que des geeks, mais elles ont des besoins aussi en usinage et en machinerie», dit le président de QI, Carl Viel.

Entre optimisme et inquiétude

Le défi de recruter et de retenir le personnel compétent, dans la plupart des secteurs d'activité, ne gruge cependant pas l'optimisme des dirigeants d'entreprise de Québec et de la rive sud. Ils s'attendent à une bonne année dans une proportion de 88 %, un taux presque similaire à celui de 2011. Quatre-vingt-quatre pour cent d'entre eux prévoient une forte augmentation de leurs ventes en 2012. Une proportion qui tranche nettement avec le pessimisme des entreprises canadiennes, dont 41 % s'attendent à une diminution de leurs ventes, selon une enquête dévoilée cette semaine par la Banque du Canada.

«Les gens sont conscients du potentiel de la région. En 2009, on est passé à travers la crise la tête haute, et on maintient le cap malgré les difficultés économiques à l'international. La diversification de notre économie permet l'optimisme et le rendement», estime Benoît Bernier, de la CCIQ.

Avec le recrutement et la rétention de la main-d'oeuvre (37 %), la situation économique mondiale est cependant en tête des sujets d'inquiétude des entrepreneurs de Québec et de Lévis (35 %), autant que l'est la gestion des finances publiques et de la dette publique.

Par ailleurs, la relève entrepreneuriale est désormais perçue comme un enjeu important pour 64 % des dirigeants d'entreprise, une proportion qui rassure un peu le président de la Chambre de commerce de Lévis.

«Dans notre perception, ce n'était pas important pour les entrepreneurs ; et là, on voit que ça l'est. Mais est-ce que les gens font des démarches ? Vendre son entreprise, ce n'est pas vendre sa maison, il faut prévoir, souligne M. Guay. Un transfert, ça ne se fait pas en un an, ça peut prendre cinq et même dix ans. Je pense qu'il faut encore faire de la sensibilisation.»

DANS LA TÊTE DES EMPLOYEURS DE LA GRANDE RÉGION DE QUÉBEC

Pour eux, les cinq enjeux en 2012 sont :

La disponibilité de la main-d'oeuvre 67 %

La gestion des finances publiques 59 %

Le réseau routier 45 %

La formation des travailleurs 37 %

L'incitation des jeunes à étudier et à travailler dans la région 28 %

TAUX DE CHÔMAGE EN DÉCEMBRE 2011

Région métropolitaine de Québec 5,3 %

Chaudière-Appalaches 4,2 %

Province de Québec 8,7 %

69 % des dirigeants d'entreprises prévoient embaucher en 2012.

78 % d'entre eux ont de la difficulté à recruter.

55 % d'entre eux peinent à retenir leurs employés.

Source : Sondage Léger Marketing réalisé du 23 novembre au 18 décembre auprès de 236 dirigeants d'entreprises de Québec-Chaudière-Appalaches.

À la une

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture lundi 6 mai

Mis à jour il y a 13 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les marchés mondiaux s'affichent en hausse.

Risques psychosociaux: avez-vous demandé l'avis de vos employés?

Mis à jour il y a 53 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. Vous devrez bientôt connaitre les risques psychosociaux qui affligent vos employés et les prévenir.

WestJet et ses chefs techniciens ont conclu une entente de principe

Il y a 47 minutes | La Presse Canadienne

WestJet avait publié samedi un préavis de lock-out de 72 heures, qui aurait pu entrer en vigueur dès mardi.