Le financement est et restera toujours le nerf de la guerre pour assurer l'expansion de son entreprise. Mais il n'est pas toujours facile de convaincre les banquiers de délier les cordons de la bourse. C'est pourtant ce qu'a réussi Wendigo Studios, de Chicoutimi. La PME connaît une belle croissance depuis sa fondation, en 2006.
En 2009, elle a pris une décision importante : passer du rôle de sous-traitant à celui de développeur de jeux vidéo. " À cette époque, notre client principal a eu des difficultés. On se rendait compte que les sous-traitants chinois faisaient leur place dans notre industrie et y gagnaient des parts de marché ", raconte Éric Trudel, pdg de la firme d'une trentaine d'employés.
Les associés décident alors de devenir créateurs de propriété intellectuelle et de développer leurs propres jeux vidéo. " En tant que sous-traitant, c'était difficile de capitaliser sur nos compétences et notre réputation, dit M. Trudel. Notre nom n'apparaissait pas sur le produit final et nous ne recevions aucun droit d'auteur sur les exemplaires de jeux vendus. "
En septembre, Wendigo Studios a cogné à la porte d'Investissement Québec et du Fonds d'intervention économique régional (FIER) Saguenay-Lac-Saint-Jean afin d'obtenir de l'aide financière.
Démontrer la rentabilité du projet
La PME a fait appel à Raymond Chabot Grant Thornton pour l'aider à refaire son plan d'affaires et à établir ses prévisions financières sur trois ans ", dit M. Trudel. Les états financiers présentés mettaient l'accent sur le rendement de l'entreprise, ses liquidités et son ratio d'endettement, c'est-à-dire le rapport entre ses dettes et ses capitaux propres. Ces deux indicateurs démontrent la capacité d'une entreprise à rembourser le prêt demandé. La démarche a été efficace : la PME a obtenu des prêts d'Investissement Québec (300 000 $) et du FIER (350 000 $). Cela lui a permis d'embaucher des gens d'expérience pour son premier jeu de stratégie, dont l'action se déroule en Égypte antique, et qui sera bientôt offert sur iPhone et Windows.
" Lors de la rédaction du plan d'affaires, nous avons bien expliqué ce qu'est l'industrie des jeux vidéo, où on s'y situe et quel est notre rôle en tant que développeurs ", dit M. Trudel.
Seule ombre au tableau : huit mois se sont écoulés entre les premières démarches et le moment où la PME a reçu l'argent. " C'est un peu long. Nous avons dû refaire nos prévisions parce qu'elles incluaient l'argent demandé. " Mais, comme le dit l'adage, mieux vaut tard que jamais.
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