Les petites entreprises ont souvent peur qu'on leur vole leurs idées. «Or, le développement passe justement par une plus grande ouverture : au lieu de se sentir défiées par une autre entreprise, elles devraient songer à s'associer avec elle pour créer de la valeur ajoutée ou aller chercher un brevet qui leur manque», fait valoir Francine Masson, conseillère et coach en stratégies de commercialisation d'innovations (C2Si).

Parfois, l'innovation se situe au sein même du modèle d'affaires : «Alors que, souvent, on pense d'abord aux nouvelles technologies, l'innovation peut résider dans la commercialisation d'un nouveau service partagé ou dans la facturation d'un service lié à un bien que l'on fournit gratuitement», souligne la spécialiste.

Elle cite le cas de la société FruitSymbiose, de Saint-Nicolas, qui au lieu d'avoir sa propre usine, préfère vendre sous licence les innovations réalisées lors de son processus de R-D. À l'inverse, Technologies Khloros, de Lévis, s'appuie sur la technologie pour développer une gélule à mâcher novatrice, qui facilite l'absorption des nutriments.

Pour développer des produits innovants, les chefs d'entreprise ne doivent pas avoir peur de s'entourer de personnes qui possèdent plus de compétences qu'eux dans des domaines pointus.

La coach conseille notamment aux PME de se doter d'un comité consultatif qui possède à la fois des expertises techniques et des expertises managériales pour établir leur feuille de route. «C'est aussi un très bon réseau, qui augmente la crédibilité de l'entreprise et qui participe à sa réputation», ajoute-t-elle.

Attention aussi à bien soigner deux étapes déterminantes pour les PME : la validation des besoins du marché et la commercialisation du produit.

«On ne développe pas un produit sans avoir préalablement réfléchi aux besoins du marché : il suffit parfois que l'on ait choisi la mauvaise couleur ou le mauvais design pour rater son coup», rappelle la conseillère.

La commercialisation ne doit pas non plus être prise à la légère : «Souvent, les PME investissent beaucoup en misant sur l'idée et l'aspect technologique, si bien qu'elles n'ont plus de ressources pour lancer leur produit !» Or, la commercialisation peut coûter de trois à cinq fois le prix de la R-D. Mieux vaut donc être bien outillé dès le départ.