Mises à pied raisonnées chez Bell Helicopter

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Mises à pied raisonnées chez Bell Helicopter

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Ils étaient quatre à griller une cigarette après leur dernier quart de travail, à l'extérieur du restaurant St-Hubert de Mirabel, pendant qu'à l'intérieur leurs collègues prenaient une bière d'adieu. Ils se reverraient, espéraient-ils, dans trois mois. Ou six ?

"L'employeur a suivi la procédure et on a été traités correctement, a commenté l'un d'eux, qui n'a pas voulu s'identifier. C'est la conjoncture qui est mauvaise." Quant à savoir ce qu'il entendait faire, il a répondu : "Pour l'instant, je vais prendre des vacances."

Le 2 février, Bell Helicopter Textron Canada a annoncé la mise à pied de 500 employés de ses usines de Mirabel et de Saint-Jérôme, soit le quart de son personnel. Raison invoquée : les clients de ce constructeur d'hélicoptères commerciaux n'ont plus les moyens de payer. On espère que les employés seront rappelés dans trois mois, mais rien n'est sûr. "Il n'y a pas de formule magique dans ces situations-là, fait remarquer Louis Fortin, vice-président, ressources humaines de l'entreprise. Mais après 22 ans et quatre vagues de mises à pied [chez Bell Helicopter], on apprend de nos erreurs".

"Ce qui est important, poursuit-il, c'est que les employés eux-mêmes disent qu'ils ont été bien traités."

Dans les règles de l'art

Voici comment cela s'est passé. Vers la mi-décembre, la direction organise une réunion pour faire le point avec l'équipe de consultation des employés, appellée CT Leadership. (Parce que l'entreprise n'est pas syndiquée, c'est une équipe formée d'employés de chaque secteur, bureau et usine, qui représente ces derniers).

"Tout le monde voyait bien que les appareils ne décollaient pas de l'entrepôt", souligne M. Fortin. Une semaine sans salaire est envisagée, puis on opte pour la semaine de quatre jours pendant cinq semaines. Les employés sont informés, mais, concède M. Fortin, dans des délais très courts.

Même chose lorsque la direction décide que les semaines de quatre jours ne suffiront pas et que des mises à pied seront nécessaires. Ces dernières sont annoncées le 2 février pour le 5 février. La décision avait été prise le 29 janvier par le siège social au Texas, explique M. Fortin, mais entre la décision et l'annonce, plusieurs étapes ont dû être franchies : 10 versions de communiqués de presse, vérifications par les avocats, traduction, etc. Mais une règle d'or a été respectée : "On a fait en sorte que les employés soient informés avant la presse."

L'équipe de consultation des employés a ensuite participé au choix des employés devant être licenciés. "Il a fallu beaucoup de discussions pour savoir qui allait être mis à pied. Cela a pris plusieurs jours. Mais c'est important que les employés constatent qu'il n'y a pas eu de favoritisme : on a suivi la politique." Les employés ont apprécié que l'entreprise organise des rencontres avec les fonctionnaires de l'assurance emploi et que le président de Bell Helicopter Textron Canada soit présent pour les saluer lors de leur départ, estime M. Fortin. "Nous ne nous sommes pas cachés dans nos bureaux", lance-t-il.

Maintenant, l'un des problèmes les plus importants est de garder contact avec les employés mis à pied, relate M. Fortin. "L'entreprise a investi plusieurs mois de formation dans chaque employé qui s'en va, rappelle-t-il. Nous garderons un contact écrit mensuel avec eux", annonce-t-il.

Et, nouveauté pour les survivants, l'entreprise vient de créer un forum d'employés, permettant à quelque 1 500 personnes de se réunir.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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