Les régimes d'assurance collective sous haute surveillance

Publié le 05/09/2009 à 00:00

Les régimes d'assurance collective sous haute surveillance

Publié le 05/09/2009 à 00:00

Freiner la croissance du coût des programmes d'assurance maladie privée est un des plus importants défis auxquels feront face les employeurs au cours des prochaines années. Au point que ceux qui tardent à réévaluer leur régime d'assurance collective risquent de se retrouver dans une situation incontrôlable.

Le coût des programmes d'assurance maladie privée augmente plus vite que l'inflation depuis plusieurs années. Certains experts estiment qu'il grimpe de 10 % annuellement.

Selon l'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés, les coûts de la santé représentaient 8 % de la masse salariale des entreprises québécoises en 2010, soit deux fois plus qu'il y a 5 ans et quatre fois plus qu'il y a 15 ans. Cette escalade se poursuivra si les entreprises ne prennent pas rapidement des mesures.

Une partie des employeurs sont déjà aux prises avec le déficit actuariel de la caisse de retraite de leurs employés et ne veulent pas connaître la même situation avec leur régime d'assurance collective.

" Plusieurs clients nous demandent de revoir leur régime d'assurance collective ", indique Nathalie Gingras, associée de la firme d'actuaires Normandin Beaudry.

Des traitements coûteux

Plus de 90 % des travailleurs québécois bénéficient des avantages d'un régime d'assurance collective. Médicaments, soins dentaires et optométriques, chiropraticien, psychologue, physiothérapeute, assurance invalidité : les régimes d'assurance collective ratissent large. Et compte tenu du désengagement progressif de l'État dans l'assurance des soins de santé, ils vont prendre une importance capitale sur le plan social.

Or, plusieurs menaces pèsent sur ces régimes, notamment le vieillissement de la population et l'arrivée prochaine sur le marché de médicaments de spécialité biologiques. L'efficacité de ces traitements issus d'organismes vivants est indéniable : ils peuvent améliorer grandement la qualité de vie des personnes atteintes du cancer, de la sclérose en plaques, d'asthme, d'ostéoporose, etc.

Le hic, c'est que le coût annuel de certains traitements est exorbitant. La facture peut atteindre 50 000 $ par année pour une personne, voire 100 000 $. Comme les médicaments représentent déjà 70 % du coût des régimes d'assurance collective, l'inquiétude des employeurs est compréhensible.

La récession alourdit le fardeau des régimes

La situation s'aggravera cette année à cause de la récession, croit David O'Connor, vice-président, exploitation, Québec, de la Financière Manuvie. " Étant donné que plusieurs travailleurs ont peur de perdre leur emploi, ils utilisent au maximum leur assurance collective pendant qu'ils en ont encore la possibilité. "

ESI Canada, spécialisée en gestion des soins de santé, prévoit cependant que l'augmentation des dépenses en médicaments ralentira jusqu'en 2012-2013. En effet, de nombreux produits génériques populaires seront mis en marché à la suite de l'expiration de la période d'exclusivité sur certains médicaments brevetés, lesquels sont beaucoup plus coûteux.

Par contre, l'arrivée de plus de 125 médicaments de spécialité biologiques au cours des prochaines années fera gonfler les dépenses en médicaments à partir de 2013. De sorte que les dépenses annuelles moyennes par demandeur, qui s'établissaient à 698 $ en 2008, auront doublé à 1 185 $ en 2018.

Michèle Boisvert, chef de pratique, assurance collective et gestion de soins de santé, de Watson Wyatt, pense que les employeurs n'auront sans doute pas le choix de resserrer la notion d'assurance. " Plusieurs dépenses peuvent être prévues par les travailleurs, comme la visite chez le dentiste et chez l'optométriste. Des régimes vont probablement devoir laisser tomber ces avantages pour revenir à la stricte notion d'assurance qui protège contre les imprévus pouvant avoir un impact important sur les finances de l'employé. "

Or, pour l'heure, aucune entreprise ne songe à retirer ces avantages de son régime, précise Jacques Hébert, vice-président d'Aon Conseil. " Il n'est pas question dans le milieu de redessiner ces régimes sur le dos des employés. Pour l'instant, les employeurs veulent seulement s'assurer qu'ils ne perdront pas le contrôle des coûts. "

Un remède à la pénurie de la main-d'oeuvre

Le contrôle des coûts de l'assurance collective est un enjeu majeur pour les employeurs, mais il ne doit pas se faire à n'importe quel prix, insiste Florent Francoeur, pdg de l'Ordre des conseillers en ressources humaines.

" Étant donné le contexte de pénurie de main-d'oeuvre qui durera pendant plusieurs années, le régime d'assurance collective constitue un avantage concurrentiel dont ils ne peuvent pas se passer. "

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