Les nouveaux outils pour trouver le bon emploi

Publié le 04/04/2009 à 00:00

Les nouveaux outils pour trouver le bon emploi

Publié le 04/04/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

La référence d'un ami, d'un ancien collègue ou d'un partenaire d'affaires a toujours été la meilleure façon de trouver un emploi. Les statistiques le prouvent : 80 % des postes sont pourvus avant d'être affichés. Et quand une offre est affichée, deux fois plus d'embauches résultent d'une référence que d'un simple envoi de CV.

Bref, c'est le réseautage qui prime. Et aujourd'hui, ce réseautage passe à la vitesse Web 2.0.

Les sans-emploi tout comme les recruteurs - chasseurs de tête et employeurs - utilisent les médias sociaux, ces sites Web dont le contenu est généré par les utilisateurs et qui mettent les gens en lien les uns avec les autres. Les sites spécialisés en recrutement, comme Workopolis, ne suffisent plus : on se tourne maintenant vers Facebook, LinkedIn, Plaxo, MySpace et autres Twitter, qui leur livrent une sérieuse concurrence. Non seulement ces sites fournissent plus de renseignements et d'options aux chercheurs d'emplois, mais ils permettent aux recruteurs de se passer d'intermédiaire.

Selon une récente étude de Forrester Research, "les médias sociaux ne sont pas une mode; ils bouleversent la façon d'annoncer en ligne - entre autres pour des emplois."

"C'est dix fois plus rapide et cela nous donne accès à dix fois plus de candidats", claironne Charles Belle-Isle, président de la firme de recrutement Belle Isle, Djandji, Recherche de cadres. Pour le genre de profils qu'il recherche, M. Belle-Isle utilise surtout LinkedIn et Plaxo.

Au Cirque du Soleil, les pisteurs de talents ont trouvé leur dernier percussionniste sur MySpace, le Brésilien Renato Martins. Et Ernst & Young utilise Facebook pour recruter des jeunes et Twitter pour répondre à leurs questions.

Le Web plutôt que les annonces classées

Adecco a pris le virage 2.0 en janvier : un comité spécial a été formé dans le but d'optimiser l'usage des médias sociaux dans le recrutement, relate Cynthia Guy, directrice du recrutement. "Nous venons d'annuler la publication d'annonces dans le quotidien gratuit Métro, car nous préférons explorer les médias sociaux", dit-elle. Lors de notre entrevue, elle venait tout juste de dénicher un acheteur pour un client. "C'était un Québécois vivant à Paris et il voulait rentrer au Québec. Je ne l'aurais pas trouvé sans LinkedIn."

S'inscrire à ces réseaux en ligne est une affaire de rien. Et c'est gratuit. Prenons le cas de LinkedIn, qui s'adresse à des professionnels. On y décrit son profil (son travail, ses réalisations, son historique d'emploi), auquel ont peut ajouter un lien vers un blogue ou attacher des présentations dont on est l'auteur. On indique ensuite les adresses courriels de ses contacts déjà inscrits sur LinkedIn. S'ils nous acceptent dans leur réseau, cela nous donne accès à leurs contacts.

Le recruteur Charles Belle-Isle, par exemple, avait 50 contacts lorsqu'il s'est inscrit sur LinkedIn. Des contacts de niveau 1. Mais au niveau 2 - les contacts de ses contacts - il s'est retrouvé avec 6 000 noms. Et au niveau 3, il a maintenant accès à une banque de 650 000 personnes, relate-t-il.

"Mon contact de premier niveau n'est peut-être pas le candidat que je cherche, mais il peut me référer à celui qui va me référer au candidat recherché", explique-t-il. Et la beauté de l'affaire, ajoute-t-il, c'est que cette façon de communiquer "génère plus de sympathie", car contrairement aux sollicitations venues de nulle part, on est toujours lié d'une façon ou d'une autre. Une illustration de la théorie des six degrés de séparation.

Pour les employeurs, le réseautage se fait d'abord à titre individuel. C'est Cynthia Guay et non Adecco qui affiche son profil sur LinkedIn. Et si elle cherche un comptable pour un client, elle s'inscrira à titre individuel sur un groupe de discussion de comptables. À l'échelle de l'entreprise, il y a une autre option : Adecco peut placer une annonce, payante, sur le site.

Une boîte à outils pour les candidats

Pour un chercheur d'emploi, le gros avantage de ces communautés virtuelles tient au fait que que grâce à la technologie, il n'oubliera personne dans sa recherche : c'est peut-être son ancien ami d'université qu'il n'a pas vu depuis 10 ans mais avec qui il est lié sur Facebook qui l'aidera à décrocher son prochain emploi. Ou encore la meilleure amie d'un ex-collègue de travail qui fait parti de ses contacts LinkedIn. Toutefois, mieux vaut avoir bâti son réseau de contacts

avant d'être à la recherche d'un emploi...

Un candidat peut se servir des médias sociaux de plusieurs façons. La première consiste à écrire dans son profil qu'il est à la recherche d'un emploi. Il n'y a pas de honte à le dire tout haut, surtout en cette période de récession. Tous ses "amis" seront informés en même temps et, s'ils le souhaitent, ils pourront réagir.

On peut aussi utiliser un réseau social virtuel pour trouver des informations sur l'entreprise où l'on souhaite travailler. Une des applications du site LinkedIn vous permettra de savoir si vous êtes lié à quelqu'un travaillant au sein de cette entreprise et qui pourra vous servir de référence. On peut aussi s'en servir pour accéder à des offres d'emplois ou participer à un groupe de discussions - qui regroupe des gens de votre profession, par exemple.

Les réseaux sociaux comme LinkedIn comportent un autre avantage non négligeable : ils permettent de consulter le profil de la personne qui occupait le poste que convoité. Le candidat pourra se faire une meilleure idée des compétences qu'il faut pour occuper le poste.

Une grande variété

Les réseaux sociaux virtuels, qu'ils soient amicaux ou professionnels, ne sont pas les seuls sites 2.0 sur lesquels trouver ou afficher un emploi. Ainsi, si les chances de trouver un mécanicien sur Twitter sont minces, le Web demeure quand même la solution, dit Cynthia Guay. "Pour joindre un mécanicien, je publie une annonce sur Lespac.com", dit-elle. Aujourd'hui, les médias sociaux sont incontournables. Ne sous- estimez pas vos chances de trouver votre prochain emploi grâce à un point com.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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