Alors que les ventes de PC ont fait du surplace en 2011, Apple a vu ses ventes de Mac augmenter de 23 %. Compte tenu du succès phénoménal de l'iPhone et de l'iPad, ce n'est pas si étonnant. Ce qu'il l'est davantage, c'est que les ventes d'ordinateurs d'Apple aux entreprises, elles, ont progressé de pas moins de 67 %, alors que celles de PC ont progressé d'à peine 5 %. Malgré les services taillés sur mesure des fabricants comme Dell et HP, les entreprises les ont boudés... à la faveur d'un fabricant tourné vers les consommateurs.
Un cheval de Troie nommé iPad
Grâce à l'iPhone et à l'iPad, les utilisateurs enthousiastes des Mac sont plus nombreux que jamais. De plus, on compte souvent parmi eux des cadres et même des PDG ; ce ne sont pas encore les départements des TI qui ont le béguin pour les produits d'Apple.
L'engouement pour les Mac touche des entreprises de toutes tailles appartenant à toutes les industries.
«Avant, nous devions justifier la pertinence des Mac en entreprise ; aujourd'hui, nous nous contentons de faciliter leur implantation», illustre Stéphane Pinheiro, président de HumanIT, qui fournit des services d'intégration et de support sur Mac depuis 18 ans.
L'histoire d'amour entre les entreprises et l'iPad ressemble à celle qu'elles ont vécue avec l'iPhone. En 2011, les entreprises et les gouvernements ont dépensé globalement six milliards de dollars américains (G$ US) pour acheter des iPad. Certaines entreprises en ont seulement acheté pour leurs cadres, d'autres ont mis en oeuvre des projets-pilotes et certaines ont décidé d'en offrir à tous leurs employés. C'est notamment le cas de la coréenne Korea Telecom, qui a offert la tablette à chacun de ses 32 000 employés. Bien que partageant iOS avec l'iPhone, l'iPad a souvent été soutenu par les entreprises en tant qu'ordinateur et non comme téléphone. Ainsi, la tablette a pavé la voie à l'arrivée des Mac.
Apple ne visait pas les entreprises avec l'iPad. Cependant, l'appareil a agi comme un cheval de Troie dans ce marché. «La plupart des grandes entreprises qui ne supportent pas encore Mac OS sur un pied d'égalité avec Windows supportent par ailleurs iOS , relève d'ailleurs Stéphane Pinheiro. Or, du point de vue technologique, iOS et Mac OS sont deux plateformes différentes ; mais au niveau de l'expérience utilisateur, l'interface et la manière de déployer des applications sont très similaires.»
DES PRODUITS ADOPTÉS GRÂCE À LEUR SIMPLICITÉ
Les ordinateurs d'Apple sont certes plus coûteux, mais ils sont appréciés pour leur fiabilité, leur simplicité d'utilisation et le fait que peu de virus les neutralisent.
Toutefois, il faut chercher ailleurs la cause de l'essor des Mac en entreprise. De la même manière que la force d'inertie a longtemps favorisé Windows, elle favorise maintenant l'interface des ordinateurs d'Apple (Mac OS), à laquelle des millions de consommateurs se sont habitués grâce à celle des iPhone et iPad (iOS).
De plus, la transformation de l'environnement technologique a rendu possible la migration de nombreuses entreprises vers les Mac. L'informatique en nuage facilite la migration d'un système d'exploitation à un autre, puisque les logiciels sont accessibles de n'importe quel navigateur Internet. Par ailleurs, le recours à la virtualisation permet de continuer à utiliser des logiciels sous Windows par l'intermédiaire d'un Mac : «Lorsque certains de nos clients ont besoin d'une application spécifique uniquement compatible avec Windows, nous leur proposons la virtualisation», explique Tony Yazbeck, chef consultant chez Mac à Montréal.
Du reste, de nombreuses PME, qui n'ont pas le luxe d'avoir un service des TI, ouvrent leur portefeuille pour retrouver la simplicité qu'elles apprécient de l'iPhone et de l'iPad. C'est le cas d'Éric Sansoucy, copropriétaire de GSP rénovation, qui avait des problèmes avec son parc informatique composé de cinq PC en 2011. Insatisfait de son fournisseur de soutien technique, il a changé de fournisseur et a renouvelé ses ordinateurs : «Comme on avait déjà des iPhone et des iPad, choisir des Mac allait de soi», explique l'entrepreneur. J.B.
JULIEN. BRAULT @tc.tc
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