Les baby-boomers tendent la main aux Y

Publié le 22/08/2009 à 00:00

Les baby-boomers tendent la main aux Y

Publié le 22/08/2009 à 00:00

Par Carole Le Hirez

Jumeler la recrue à un mentor qui connaît bien les rouages de l'entreprise fait partie des pratiques répandues dans la grande entreprise. Mais la guerre des talents qui pousse les jeunes à changer plus souvent d'emploi amène davantage d'entreprises de moins de 30 employés à leur emboîter le pas.

" Le mentorat aide les nouveaux employés à être efficaces plus rapidement. Il permet notamment d'expliquer le non-dit dans l'entreprise, un des aspects les plus difficiles à maîtriser quand on commence ", affirme Benoit Leduc, consultant chez Humanoïde Conseil, firme spécialisée en gestion des ressources humaines.

Le mentor emmène le jeune dîner les premiers jours. Il lui indique, par exemple, où se trouve la photocopieuse. Il lui montre les têtes dirigeantes de l'entreprise. Il lui dit qui il faut vouvoyer. Bref, il lui donne les clés pour comprendre la culture et le fonctionnement interne de son nouvel environnement.

Chez Rona, on applique chaque jour cette méthode auprès des recrues. Sur quelque 28 000 employés que compte le géant de la rénovation au Canada, près de 28 % sont des étudiants. Une bonne partie d'entre eux débutent sur le marché du travail.

Afin de garder les recrues plus longtemps, on les jumelle avec un parrain qui les suit pas à pas au cours de la première semaine. " Plus on lui donne de repères, plus le jeune a de chances de bien s'intégrer ", indique Éric Méthot, directeur principal, personnes et culture, chez Rona. En plus de faire connaître à son filleul les rouages de l'entreprise, le parrain est avant tout là pour le rassurer et l'encourager à persévérer.

" Certains clients sont très exigeants. Il n'est pas rare que le jeune ne puisse pas répondre correctement aux premières demandes. Or, la génération Y n'aime pas l'échec. Le parrain est là pour donner la tape dans le dos nécessaire et dédramatiser la situation ", explique M. Méthot.

Les avantages sont réels pour l'entreprise. Le parrainage a un impact direct sur la qualité du service à la clientèle et il fait diminuer le taux de roulement dans une proportion qui peut aller jusqu'à 5 %, selon Rona.

L'expérience est toujours précieuse

Regarder de haut ses collègues plus expérimentés est une grave erreur stratégique. Au contraire, il y a tout à gagner à rechercher le soutien d'un employé qui a plus d'ancienneté dans l'entreprise. Utile à l'étape de l'intégration, son aide l'est tout autant plus tard, pour accompagner la progression de la recrue au sein de l'entreprise.

" L'idée du vieux sage savant est toujours d'actualité. En vieillissant, on n'a peut-être plus le goût de livrer certaines batailles. Par contre, on est peut-être tout disposé à transférer certaines de ses connaissances à un plus jeune pour l'aider à relever ces mêmes défis ", indique Carolina Castro, conseillère chez Vézina Nadeau Labre, firme spécialisée en transition de carrière.

Pas de guerre des générations, donc, à prévoir sur le front de la relève. Le climat est à la collaboration. Tempes grises et piercings font plutôt bon ménage. " Il n'y a pas d'écart entre les Y et les baby-boomers. Le relais se fait en général dans le respect et l'ouverture de part et d'autre. Ce sont deux générations qui communiquent bien ", constate Marcel Bérubé, président du Groupe Perspectives, une firme qui effectue au-delà de 1 500 recrutements par année.

La passion n'a pas d'âge

Le bon parrain n'est pas obligatoirement l'employé le plus âgé. " Il faut choisir celui qui a la petite étincelle dans les yeux, celui qui carbure encore à la passion et à l'enthousiasme et qui continue à être motivé par ses projets ", souligne M. Leduc.

Pour être efficace, la relation avec le mentor doit durer au moins six mois et être ponctuée de rencontres hebdomadaires. " Le parrain représente une référence tout au long du cheminement du jeune. Il contribue à développer chez lui un sentiment de loyauté à l'égard de l'entreprise. "

Au-delà de l'accueil de la relève dans le milieu de travail, alors que des milliers de travailleurs expérimentés s'apprêtent à prendre leur retraite, le mentorat s'avère donc aussi un enjeu stratégique pour assurer le transfert de connaissances vers les plus jeunes.

LE B.A.-BA DE L'ÉTIQUETTE AU TRAVAIL

" Après avoir réussi à séduire l'employeur pour décrocher l'emploi, la prochaine étape consiste à faire la conquête du reste de l'équipe ", indique Chantal Lacasse. Pour éviter le faux pas, il faut manifester à la fois respect et ouverture, estime la consultante en étiquette et attitude en affaires. Voici quelques règles d'or à observer.

Ouvrir les yeux

Si tout le monde est en t-shirt et en chaussures de sport, ce n'est pas le moment de sortir le complet-cravate. Être attentif à son nouvel environnement permet d'éviter les fausses notes, notamment en matière vestimentaire.

Écouter

Vouloir montrer toute l'étendue de son savoir le premier jour n'est pas une bonne idée. Faire preuve de retenue, poser des questions sans toutefois bombarder son interlocuteur, écouter attentivement les réponses sont des attitudes propices à susciter la sympathie.

Préférer le " vous "

En privilégiant le vouvoiement quand on s'adresse à une personne, on laisse l'initiative à son interlocuteur de permettre le " tu ", conseille Chantal Lacasse. Un autre truc : observer comment les gens se parlent entre eux. Si la réceptionniste tutoie le patron, cela donne le ton.

Dire bonjour

" Merci, pardon, s'il vous plaît " sont des mots qui ont tendance à disparaître du vocabulaire, mais qui sont toujours appréciés. Le matin, un salut cordial appuyé d'un sourire franc aide à établir le premier contact.

Décrocher de son BlackBerry

Aussi discrète qu'elle puisse paraître, l'utilisation du téléphone cellulaire ou d'appareils de type BlackBerry en présence d'une autre personne est perçue comme un manque de respect. Lors d'une réunion, si on attend un appel important, mieux vaut mettre son téléphone en mode vibration et avertir les gens qu'on devra s'absenter pour répondre à cet appel. Attendre la pause pour relever ses messages.

Naviguer avec réserve

Clavarder ou naviguer sur des sites de réseautage social est souvent perçu par l'employeur comme du temps volé à l'entreprise. On devrait donc éviter de le faire au bureau, même durant son temps de pause, car la personne qui vous voit faire ne sait peut-être pas que vous êtes en train de vous aérer l'esprit.

Être ponctuel

C'est une question de respect envers les autres. Si vous arrivez en retard, il est fort probable que vous mettez un collègue dans l'embarras, car il devra effectuer une partie de vos tâches à votre place.

DES TRUCS POUR RÉUSSIR SON ENTRÉE

Prenez le temps de vous intégrer

Présentez-vous à vos collègues. Quand vous rencontrez quelqu'un, soyez à la fois chaleureux et professionnel.

Choisissez une tenue appropriée

Votre conseiller en ressources humaines ou votre superviseur vous dira comment vous préparer. En cas de doute, opter pour le classique.

Posez des questions

Si une tâche vous laisse perplexe, consultez votre superviseur.

Limitez vos appels personnels

Au besoin, faites vos appels personnels pendant votre pause et veillez à ce qu'ils soient brefs.

Faites preuve de souplesse

C'est la meilleure façon de s'adapter aux procédures et aux conditions propres à votre milieu de travail.

Source : Guide de bienvenue d'Adecco

carole.lehirez@transcontinental.ca

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