La révolution des ordinateurs corporels se prépare à Montréal

Publié le 22/06/2013 à 00:00

La révolution des ordinateurs corporels se prépare à Montréal

Publié le 22/06/2013 à 00:00

Les ordinateurs corporels ou vestimentaires (wearable computers en anglais) devraient se multiplier au cours des six prochains mois. Alors que Google a déjà annoncé ses couleurs avec ses lunettes intelligentes, des rumeurs persistantes veulent qu'Apple travaille sur une montre intelligente. Pendant ce temps, de nombreuses entreprises en démarrage travaillent d'arrache-pied dans l'espoir de damer le pion à ces géants technologiques. Deux des plus innovatrices d'entre elles sont établies à Montréal.

«À l'avenir, un client qui achètera une chemise dans une boutique de vêtements à la mode tiendra pour acquis que ce vêtement fournira des données», avance Stephane Marceau, dont la start-up OM Signal devrait commencer à commercialiser une camisole intelligente vers le mois de décembre. Pour ce faire, l'entreprise montréalaise a finalisé un premier tour de financement d'un million de dollars en juin.

Lavable à la machine, le vêtement intègre plusieurs biocapteurs mesurant notamment le rythme de la respiration et le pouls de celui qui le porte. Ces données sont transmises par Bluetooth au téléphone intelligent de l'utilisateur. Grâce à l'application de la start-up, ceux qui porteront la camisole pourront notamment faire des exercices de relaxation et apprendre à mieux gérer leur stress. La technologie pourrait également permettre de détecter certains problèmes de santé plus facilement : «Ce qu'il y a d'unique concernant la camisole est qu'on mesure un paquet de signaux de manière continue et passive ; ça ressemble un peu à ce qu'on fait déjà dans les hôpitaux», explique Stéphane Borreman, directeur médical d'OM Signal.

Plus qu'un accessoire

Les vêtements intelligents ont également des applications évidentes dans le domaine du sport, un segment déjà occupé par plusieurs bracelets intelligents, comme le FuelBand de Nike. Selon Stephane Marceau, toutefois, les vêtements ont un potentiel commercial plus important que les autres formes d'ordinateurs corporels, dans la mesure où ce qu'on demande aux consommateurs de porter n'est pas un accessoire de plus.

Afin de concrétiser sa vision, Stephane Marceau, qui possède lui-même une dizaine de camisoles qu'il porte tous les jours en alternance, soutient que sa camisole sera abordable : «La moitié de nos efforts ont été consacrés à faire baisser le prix de la technologie, explique l'entrepreneur. Le défi était de mettre au point un procédé de fabrication requérant peu de main-d'oeuvre. L'expertise unique de l'industrie montréalaise du textile nous permet de faire dans la région ce qui n'aurait pas été possible ailleurs.»

La mort du téléphone intelligent ?

Les montres à écran tactile comme Pebble, conçue par la société éponyme de Palo Alto, en Californie , ont la cote, mais elles ne sont intelligentes que dans la mesure où elles interagissent par Bluetooth avec un téléphone. La start-up montréalaise Neptune Computer veut se démarquer en introduisant l'une des premières montres véritablement intelligentes d'ici le mois d'octobre. Dotée d'une connectivité cellulaire, la Neptune Pine se fondera sur le système d'exploitation Android et sera par conséquent compatible avec la plupart des applications offertes dans Google Play. Elle aura ainsi des fonctionnalités comparables à celles d'un téléphone Android milieu de gamme, en plus d'être dotée d'un accéléromètre et d'un capteur de fréquence cardiaque.

«Je crois que le smartphone sera remplacé par une combinaison distincte de wearable computers», estime Simon Tian, pdg de Neptune. Ce dernier est ainsi d'avis que les montres et les lunettes prendront peu à peu la place des téléphones intelligents. Pour ce faire, elles devront toutefois être jugées attrayantes en tant qu'accessoires de mode, un argument souvent invoqué par ceux qui ne croient pas aux succès des lunettes Google, dont l'aspect est souvent critiqué.

Travailler avec les grandes marques

Stephane Marceau d'OM Signal voit dans le fait de travailler avec les grandes marques une occasion plutôt qu'un obstacle : «Pour l'instant, on fabrique nos propres vêtements, mais on voudrait vendre notre technologie aux grands noms du vêtement, de la même manière qu'Intel vend ses processeurs aux fabricants d'ordinateurs», explique-t-il.

Simon Tian mise sur une stratégie différente, mais pense lui aussi qu'on est près du moment où les ordinateurs corporels seront si omniprésents qu'on les remarquera à peine : «Le wearable computing permettra aux utilisateurs d'être constamment en interaction avec des ordinateurs. Les appareils électroniques ne seront plus des appareils indépendants ; ils deviendront plutôt des extensions du corps humain.»

6 milliards Le marché mondial des ordinateurs corporels devrait en être un de 6 milliards de dollars américains d'ici 2016. | Source : IMS Research

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