L'action d'Ugo Dionne prouve que les gens d'affaires ne carburent pas qu'à la carrière et à l'argent.
Ugo Dionne, 40 ans, est président et copropriétaire de Synesis Versalys, une entreprise qui oeuvre dans la formation de personnel et qui compte plus d'une centaine d'employés. Pourtant, dans le milieu des affaires, ce Montréalais est surtout connu comme le cofondateur de Bénévoles d'affaires (BA), un organisme qui facilite l'engagement des gens d'affaires dans la collectivité.
Vous voulez faire votre B. A. ? Communiquez avec l'un des deux employés de Bénévoles d'affaires. En fonction de vos intérêts et de vos compétences, il vous mettra en relation avec un organisme social ou culturel, selon leurs besoins. "On agit exactement comme une agence de rencontre. Par conséquent, attendez-vous à ce qu'on vous questionne sur votre profil afin que le match soit parfait", explique Ugo Dionne.
Par exemple, si vous êtes un expert en marketing, on pourrait vous jumeler à une association qui a besoin d'une nouvelle image. Vous êtes comptable ? On pourrait vous inviter à faire le ménage dans les finances d'une cuisine collective. Le but, c'est de vous confier une mission liée à une cause que vous avez à coeur. "Sans passion, ça ne marchera pas", affirme Ugo Dionne.
Ce dernier prêche d'exemple. En plus de ses fonctions chez Bénévoles d'affaires, ce passionné d'art fait partie du conseil d'administration de Culture Montréal. "Toutes les rencontres et les expériences vécues grâce à l'engagement font de toi une personne beaucoup plus accomplie. Cette charge de travail additionnelle m'a aussi forcé à être plus efficace dans la gestion de mon temps", dit Ugo Dionne.
Depuis sa fondation, en 2006, Bénévoles d'affaires croît sans arrêt. Actuellement, l'organisme effectue en moyenne 6,3 jumelages par semaine : 60 % d'entre eux concernent des offres pour faire partie d'un conseil d'administration, et 40 %, des offres pour des mandats ponctuels. Des chiffres qui remplissent de joie Ugo Dionne, un fan de Gaston Miron. "Le sentiment que je me rends utile à des OSBL et à des gens me procure un immense plaisir".
POUR UNE NOUVELLE VISION DU BÉNÉVOLAT
D'après Ugo Dionne, la formule consacrée "redonner à la société", qu'utilisent de nombreux philanthropes pour parler de leurs actions, est dépassée. "Ça sous-entend que seuls les veuves et les orphelins profitent du bénévolat. Or, tout le monde en profite : les parents dont les enfants jouent dans une ligue de soccer, les coureurs qui font des marathons, les amateurs d'opéra, etc. Derrière ces activités, il y a des bénévoles qui se lèvent le samedi matin pour donner de leur temps gratuitement. Il existe donc une obligation collective de contribuer au bien commun", explique-t-il.
