L'appel du Nord

Publié le 19/03/2011 à 00:00

L'appel du Nord

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Le secteur minier, en pleine effervescence, ouvre des carrières grandeur nature aux ingénieurs qui, comme David Beaudoin, se soucient des questions environnementales.

Travailler dans les ressources naturelles, oui, mais pas à n'importe quel prix ! " On m'aurait proposé de travailler dans les sables bitumineux, j'aurais refusé. Mais les mines, oui, j'y travaille, car l'industrie minière se soucie de l'environnement. Et j'y trouve les grands espaces et des défis qui m'attirent ", confie David Beaudoin.

Le secteur minier donne à ce diplômé en génie mécanique de l'Université Laval l'occasion de se dépasser en milieu éloigné. Car il faut aimer les grandes distances pour exercer son métier à 1 800 kilomètres au nord de Montréal !

On se rend à la mine Raglan, d'Xstrata Nickel, par un trajet vers le Nunavik qui dure trois bonnes heures en vol direct à partir de Montréal. Les travailleurs vivent en milieu clos, dans un complexe d'hébergement bâti par la minière. " C'est loin, mais j'y trouve un certain esprit de famille et une vie de campement que j'apprécie ", indique l'ingénieur de 35 ans employé par la firme CIMA+.

Système D

L'isolement du complexe de production lui permet aussi de sortir des sentiers battus. " À Raglan, il n'y a pas de Rona ou de Réno-Dépôt dans les environs pour nous dépanner. Il faut trouver des solutions sur place, avec les outils et le matériel dont nous disposons. "

Cet isolement favorise la créativité, puisqu'il est dans l'intérêt d'Xstrata Nickel d'investir dans la réparation du matériel, au lieu de tout remplacer par du neuf. " Mes habiletés d'ingénieur mécanique sont continuellement mises à l'épreuve ", signale celui qui a aussi participé à des travaux d'ingénierie mécanique à la mine Goldex d'Agnico-Eagle, à Val d'Or, et aux Mines Wabush, à Sept-Îles.

Le respect de l'environnement a aussi une grande importance aux yeux de David Beaudoin. " Les politiques environnementales des sociétés minières sont solides, plaide-t-il. Les anciens sites sont revitalisés, et les déversements toxiques dans la nature sont choses du passé ", souligne-t-il, donnant l'exemple de Raglan, l'une des plus grandes mines de nickel du monde. " Son concentrateur récupère et réutilise l'eau qui a servi pour obtenir le concentré de nickel. Comme cette eau est chargée de minéraux, elle attaque la structure du concentrateur et elle accélère ainsi sa dégradation. Par contre, cette eau n'est pas rejetée dans la nature. "

Un univers de compromis

Que l'on oeuvre dans un milieu éloigné ou dans un grand centre urbain, l'ingénierie restera toujours, selon David Beaudoin, un univers de contraintes et de compromis. " Entre le mandat, le budget et l'échéance, il y a beaucoup de négociations. Nous, les ingénieurs, proposons rarement des solutions uniques. Nous proposons plutôt divers scénarios comportant des coûts et des échéanciers différents. Et ce n'est pas toujours la solution la plus coûteuse qui est la meilleure. Parfois, au lieu d'une Cadillac, une Lada peut très bien faire l'affaire ", dit-t-il.

En raison du boum des mines au Québec, David Beaudoin pense satisfaire longtemps encore sa passion de la mécanique appliquée au traitement des produits miniers. " Trouver des moyens pour arriver aux résultats souhaités tout en gardant une conscience environnementale, voilà un charme qui n'est pas prêt d'être rompu. "

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