Les aéroports internationaux appliqueront des normes plus sévères à l'égard des émissions de GES et du bruit d'ici les prochaines années.
" À partir de 2015, les responsables de l'aéroport Heathrow, à Londres, ne permettront plus aux avions dont les fabricants n'ont pas été en mesure de répondre à leurs exigences de se poser sur leurs pistes d'atterrissage ", dit Mehran Ebrahimi, directeur du Groupe d'études en management des entreprises de l'aéronautique de l'ESG UQAM.
Objectifs : des avions plus légers, qui consomment moins, qui émettent moins de gaz à effet de serre, qui font moins de bruit, qui vont plus vite et qui parcourent de plus grandes distances. Voilà les grands défis environnementaux et énergétiques que doit relever le secteur de l'aéronautique. Certains constructeurs sont déjà à l'oeuvre.
Des pas dans la bonne direction
" L'Airbus A 380 est, à mon avis, un modèle qui se rapproche assez bien de l'avion vert. Ce paquebot du ciel peut transporter jusqu'à 850 passagers en un seul vol. Il ne consomme que trois litres de kérosène par 100 kilomètres par passager alors que la moyenne de l'industrie est de cinq litres. "
M. Ebrahimi précise que la nouvelle gamme d'avions commerciaux de Bombardier sera intéressante aussi. Le modèle de la CSeries est un avion de la nouvelle génération consommant 20 % de moins que les appareils actuels, est quatre fois moins bruyant et émet deux fois moins de polluants.
Cependant, la mise en service du Boeing 787, ou Dreamliner, " un avion de ligne de rêve ", a été reportée au dernier trimestre de 2010, malgré les 850 commandes en carnet. Le programme affiche deux ans et demi de retard sur son calendrier initial. " C'est que le prototype n'est pas encore au point. Les avionneurs, les équipementiers et les motoristes doivent effectuer des prouesses technologiques pour réduire le poids tout en conservant la solidité et la fiabilité des avions. "
Accroître la R-D
Il faut trouver de nouveaux matériaux, d'où l'importance d'investir dans la R-D. " À mon avis, il faut étendre les recherches sur les matériaux composites et sur les autres composants de l'avion comme le système avionique, par exemple. L'Europe a investi beaucoup d'argent dans la R-D dans le cadre du programme de recherche technologique Framework 7. "
M. Ebrahimi déplore que le Canada accorde peu d'aide à l'industrie et qu'il n'y ait pas de cohérence dans ses politiques. " Lorsqu'une entreprise reçoit un coup de pouce de son gouvernement, c'est souvent parce qu'elle est établie dans la circonscription électorale d'un député ou d'un ministre. Il ne faut pas oublier que c'est une industrie importante. Elle occupe le premier rang pour ce qui est de l'exportation industrielle québécoise. Elle représente, à elle seule, 13 milliards de dollars. C'est un rendez-vous qu'il ne faut pas manquer. "
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