Internet plus rapide, moins cher

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Internet plus rapide, moins cher

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Les internautes du Québec profiteront d'un service plus rapide et performant grâce à la mise sur pied de l'Échange Internet de Montréal, un organisme sans but lucratif qui accélère le flux du trafic sur les réseaux tout en diminuant les frais de réseautage.

«Le point d'échange Internet (PEI) permet aux fournisseurs d'accès Internet et aux propriétaires de contenu Web tels Google et Microsoft d'échanger leur trafic sans frais entre pairs, ce qui réduit les coûts de fonctionnement et améliore la qualité du service», explique Michel Vanier, directeur général du Réseau d'informations scientifiques du Québec (RISQ).

Le RISQ avait mis sur pied le QIX en 1995. Au départ, cela permettait aux étudiants d'accéder à leurs travaux sur le Web de leur université sans transiter par les points d'échange Internet de New York et de Toronto. Aujourd'hui, l'Échange Internet de Montréal prend la relève du QIX.

Après Toronto et Ottawa, Montréal devient la troisième ville canadienne à accueillir un PEI. On en compte 350 dans le monde.

La présidente de l'Échange Internet de Montréal, Sylvie LaPerrière, compare l'organisme à un immeuble où chacun vient se brancher sur le même commutateur. «Cela permet de développer une relation d'égal à égal entre tous les fournisseurs de service Internet qui veulent y adhérer.» Si les fournisseurs réduisent leurs coûts, le consommateur pourra en bénéficier au bout du compte.

À Toronto, l'organisme similaire, le Torix, regroupe 167 membres. «Notre objectif est d'avoir de 30 à 50 membres. L'adhésion est gratuite. Nous espérons recruter parmi les écoles, les universités, les entreprises, les fournisseurs et les créateurs de contenu Web», indique Mme LaPerrière, qui occupe le poste de gestionnaire, ententes d'interconnexion, chez Google.

Les partenaires de l'Échange Internet de Montréal sont neuf entreprises montréalaises spécialisées dans le domaine Internet, dont Cologix, qui a offert l'espace d'hébergement. Fibrenoire a fourni la fibre optique. L'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet a joué un rôle majeur en réunissant les partenaires et en octroyant un appui logistique et financier important. La création du PEI représente un investissement de 200 000 $ pour la première année d'exploitation.

Les gains pour les entreprises

À l'heure actuelle, il est difficile d'évaluer les gains de rapidité pour les entreprises, puisque le projet est encore en phase de démarrage. «Chose certaine, il y a une économie de coût et de temps de transit. S'il n'y avait pas de point d'échange, le trafic pourrait passer par New York ou Toronto et souffrir de congestion», précise Michel Vanier.

Le pdg du Réseau ActionTI, Patrice-Guy Martin, qualifie ce projet d'architecture technologique. «De telles infrastructures de haute performance peuvent permettre la création et le développement d'entreprises liées aux technologies d'information. Pour le consommateur, cela va réduire le temps de latence, soit le délai entre le moment où une information est envoyée et celui où elle est reçue. Cela est important pour des applications de communication vidéo en ligne, par exemple.»

Les avantages sont importants pour les entreprises qui exploitent des succursales à l'étranger. «Les entreprises ont besoin de plateformes qui sont connectées à des infrastructures de haute performance», ajoute M. Martin.

Quant au consommateur, il pourrait en retirer des bénéfices. «Cela pourrait éventuellement signifier des économies sur sa facture dans la mesure où il bénéficiera des économies des fournisseurs.»

Porte d'entrée pour l'Europe

Depuis août dernier, Sylvie LaPerrière travaille bénévolement avec d'autres collègues pour mettre en place le PEI.

«Montréal est une communauté vivante dans le numérique, dit-elle. Cela peut inciter d'autres entreprises à venir s'établir ici. Nous sommes une porte d'entrée intéressante pour l'Europe et le nord-est des États-Unis. Montréal a beaucoup de talent en création, en réseautique et en informatique.»

Certains observateurs estiment toutefois que le Québec accuse un certain retard. Par exemple, les internautes du Japon naviguent à des vitesses de 100 mégabits, ce qui est 10 fois supérieur à la vitesse de navigation au Québec. En Europe, le service Internet coûte à peine 15 $ par mois dans certains endroits. Chez nous, pour 10 Mb, il en coûte de 36 à 45 $ par mois, et le volume de trafic mensuel est limité.

M. Martin, du Réseau Action TI, balaie ces critiques : «Il y a de belles initiatives comme l'Échange Internet de Montréal dont on n'entend pas assez parler et qui ne font pas nécessairement les manchettes.»

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