«Il nous faut du soutien pour rester compétitifs» - Serge Rivest, du CHU de Québec

Publié le 23/03/2013 à 00:00

«Il nous faut du soutien pour rester compétitifs» - Serge Rivest, du CHU de Québec

Publié le 23/03/2013 à 00:00

Comment peut-on évaluer l'impact de la recherche médicale de pointe ?

Prenons l'exemple des gens atteints de la maladie d'Alzheimer. Juste au Québec, 120 000 personnes en souffrent. Les coûts de leur prise en charge sont élevés et ne cessent de grimper. Ils atteignent maintenant 5,5 milliards de dollars par année. Aux États-Unis, on parle de 200 G$. Le jour où on trouvera un traitement efficace pour combattre cette maladie, on économisera beaucoup d'argent et l'effet se fera sentir partout dans le monde. Notre centre est à l'avant-garde dans la lutte contre la maladie, et nos recherches sont reconnues. Nous venons d'ailleurs de réaliser une percée à cet égard [l'identification d'une molécule qui pourrait stimuler les défenses naturelles du cerveau chez les gens atteints d'Alzheimer]. Sans compter les maladies du coeur, les maladies du cerveau... Les enjeux sont énormes. Les chercheurs québécois sont réputés, ils publient dans les meilleures revues, mais il nous faut du soutien pour rester compétitifs, pour continuer d'enregistrer des brevets et pour ajouter à nos propriétés intellectuelles.

Dépendez-vous d'abord des fonds publics québécois ?

Non ! L'effet de levier est important. En 2011, pour chaque dollar obtenu ici, nous sommes allés chercher 5,48 $ à l'extérieur du Québec ou du pays, notamment à partir de contrats attribués par des sociétés pharmaceutiques. Bon an mal an, nous conservons à peu près le même ratio entre les subventions gouvernementales et les fonds que nous générons nous-mêmes. Nous souhaitons que le gouvernement reconnaisse cet effet de levier et continue de nous appuyer. En fait, c'est une bonne façon de subventionner la performance. Il serait d'ailleurs souhaitable qu'on mette en place des mesures pour stimuler la performance dans la stratégie nationale de recherche et d'innovation dont on parle pour le Québec.

Le gouvernement québécois a atténué les compressions budgétaires imposées à la recherche en santé. Êtes-vous soulagé ?

Très soulagé. Je pensais que le centre allait perdre au bas mot 500 000 $. Cette réduction compromettait évidemment nos projets de recrutement de jeunes chercheurs. De plus, nous allions devoir limiter l'accès aux plateformes technologiques du centre, sans être en mesure d'utiliser à leur plein potentiel nos équipements... Nous allons maintenant pouvoir regarder en avant. Mais il va falloir rappeler que l'investissement dans la recherche en santé profite à toute la société, et que les retombées sont considérables, bien au-delà des seuls résultats que nous obtenons.

CV

Nom : Serge Rivest

Titre : Directeur du Centre de recherche du CHU de Québec

Âge : 51 ans

Après des études postdoctorales en neuroendocrinologie moléculaire au Salk Institute de San Diego en 1993, Serge Rivest est entré comme professeur à l'Université Laval la même année. Il a graduellement assumé des responsabilités toujours plus importantes avant de prendre la direction du Centre de recherche du CHUQ en 2011.

550

Nombre de chercheurs actifs au Centre de recherche du CHU de Québec. Ils se partagent 90 millions de dollars en fonds de recherche, ce qui en fait le plus important centre de recherche francophone en santé de l'Amérique du Nord.

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