Hervé Pilon, 55 ans, gère depuis plus de cinq ans " une grande famille " de 4 000 étudiants et de 250 enseignants au Cégep André-Laurendeau à LaSalle, sur l'Île de Montréal.
" Ce n'est pas un travail qu'on fait en solitaire. C'est très rare que je suis seul dans mon bureau à lire des documents ou des courriels. C'est le lieu principal de rencontre : une table de travail avec six chaises, où je me retrouve la plupart du temps avec mes adjoints à planifier ou discuter des stratégies ", raconte M. Pilon.
Tout comme le gestionnaire d'une entreprise, le directeur de cégep doit avoir l'oeil sur tout ce qui se passe dans l'organisation. Il travaille de 40 à 50 heures par semaine, la moitié de son temps étant consacrée à la représentation, soit dans le cadre de comités avec le ministère de l'Éducation ou d'autres collèges ou partenaires institutionnels. " Le pire défaut, comme gestionnaire, c'est d'être dans le détail, parce qu'on risque de perdre la vue d'ensemble. En effet, notre rôle est de donner un sens et une orientation à l'organisation et de les maintenir. Signaler un détail d'un dossier ne fait pas partie de mon travail. Il y a des gens plus compétents que moi pour le faire ", souligne le directeur.
Travailler avec et pour les étudiants
Plus que dans une entreprise, le directeur d'un établissement scolaire ne doit jamais oublier qu'il travaille avec et pour des jeunes. Garder le contact avec eux vient avec le métier. " Les étudiants n'ont pas seulement besoin du savoir, ils ont des rêves ou des projets et il faut, parfois, les conseiller ou seulement les encourager dans leurs projets ", explique M. Pilon. Celui-ci raconte qu'il lui arrive assez souvent de bavarder avec les étudiants quand il va chercher son café ou qu'il se promène dans les corridors du collège. " J'aime bien jaser avec les étudiants et avoir du feedback, comme j'aime parler avec mes trois enfants. En tant que directeur de cégep, il faut aussi jouer dans un rôle de parent ou d'éducateur ", dit le directeur.
Les défis ? Être à l'affût des tendances dans l'éducation et répondre le mieux possible aux besoins du marché du travail, car tout change rapidement. Même s'il n'a jamais enseigné, M. Pilon pense que la tâche d'un directeur de cégep consiste beaucoup plus dans la gestion, car il doit toujours garder en tête les besoins et les attentes des étudiants.
" Au départ, je n'ai pas vraiment choisi une carrière dans la formation. C'est plutôt un cumul d'expériences et un concours de circonstances qui m'ont amené à occuper ce poste ", dit M. Pilon qui a commencé sa carrière comme conseiller municipal à la Ville de Montréal. Ensuite, il a travaillé comme consultant et s'est retrouvé plus tard dans le domaine de la formation, comme directeur de la formation continue au Cégep de Maisonneuve.
De retour en consultation, il a beaucoup oeuvré dans le secteur de l'éducation, ce qui l'a amené à travailler de plus en plus avec les cégeps et finalement à postuler un poste de direction des études au Cégep André-Laurendeau. Après deux ans, il est devenu directeur général du collège.
" Il y a beaucoup d'occasions dans le domaine de l'éducation pour les gens qui ont le goût de faire de la gestion. La gestion de programmes, ce que font par exemple les conseillers pédagogiques et les directeurs adjoints aux études, est un bon point de départ pour accéder aux échelons supérieurs. Une formation en gestion aide aussi ", dit M. Pilon, qui détient une maîtrise en administration publique.
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