Les compteurs électriques qu'Hydro-Québec souhaite implanter graduellement dans les foyers sont des "gadgets numériques de luxe" qui ne feront pas économiser d'argent à la société d'État, bien au contraire. "Hydro parle d'économie de 300 millions de dollars sur 20 ans ! Mais elle sous-estime le coût de son futur système et surestime celui du système actuel", dit Guy Poirier, secrétaire général du Syndicat des employé-e-s de techniques professionnelles et de bureau d'Hydro-Québec, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Afin de "sensibiliser l'opinion et les élus au projet et à son gaspillage", poursuit M. Poirier, les 4 800 membres paient une cotisation qui finance une campagne multiplateforme (site Web, comptes Facebook et Twitter), intitulée Compteurs en Or et lancée en juillet. Ne lésinant pas sur les moyens, le syndicat a distribué un accroche-porte dans 27 000 foyers visés par les projets-pilotes, soit dans le quartier Villeray, à Montréal, à Boucherville, sur la Rive-Sud et dans la MRC de Memphrémagog. On y dénonce le gaspillage (que le syndicat évalue à un milliard de dollars) et le millier d'emplois perdus... ou, du moins, déplacés. "La question des emplois n'est pas encore claire. Il y a un flou du côté d'Hydro", dit Guy Poirier.
Le syndicat se défend bien de rejeter les avancées technologiques. "Ce n'est pas un enjeu de modernité ou technologique. C'est un enjeu de rentabilité. On estime que c'est pas rentable. Même à long terme. C'est une technologie extrêmement coûteuse."