La valeur des fusions et des acquisitions est en voie d'atteindre de nouveaux sommets à l'échelle mondiale, affirment les stratèges.
" La relance du marché ne fait que commencer. Elle pourrait être menée par les entreprises de technologie américaines, chinoises et taïwanaises qui seront des acquéreurs actifs, étant donné l'importance de leur encaisse ", précise Pierre Lapointe, stratège mondial en chef chez Brockhouse Cooper.
Le mois le plus actif depuis juin 2009
En août, la valeur des fusions et acquisitions à l'échelle mondiale s'est élevée à 267,2 milliards de dollars américains (G$ US), selon Thomson Reuters. Il s'agissait du mois le plus actif en cette matière depuis juin 2009, et du plus haut niveau atteint pour un mois d'août depuis 1999 (la valeur des transactions avait alors atteint 274,9 G$ US).
Cette vague se poursuivra, affirme Thomas M. Doerflinger, stratège chez UBS. " Six forces poussent à la hausse le marché des fusions et acquisitions ", explique-t-il :
1. Le ralentissement de l'économie force les entreprises à " acheter de la croissance " au moyen de transactions;
2. Les taux d'intérêt sont bas, donc les coûts de financement aussi;
3. La rentabilité des entreprises est solide;
4. Les actions ne sont pas chères;
5. Les usines sont sous-utilisées, de sorte qu'il est souvent plus judicieux d'acheter que de construire;
6. De nombreuses entreprises disposent d'un bon coussin de liquidités. À ce chapitre, M. Doerflinger souligne que la proportion de liquidités détenue par les entreprises du S&P 500 par rapport à la valeur de leurs actifs atteint 12,9 %. Fait intéressant, environ 80 % des liquidités sont concentrées dans les secteurs de la finance et de la technologie.
M. Lapointe croit qu'il est opportun de surpondérer la part d'actions en portefeuille actuellement. " Les actionnaires n'accepteront pas que les entreprises accumulent trop d'argent. Les acquisitions sont une façon de créer de la valeur pour l'actionnaire, au même titre que l'augmentation du dividende et le rachat d'actions ", explique-t-il.
lesaffaires.redaction@transcontinental.ca
