Moins de trois mois après son inauguration officielle à New York, le programme gouvernemental Expansion Québec vient d'ajouter São Paulo à la liste des villes où les PME québécoises exportatrices auront accès à un centre d'affaires pour faciliter leur implantation.
Le centre d'affaires du Brésil sera ouvert cet automne et offrira une dizaine de bureaux - aires ouvertes et fermées - ainsi que des services de soutien, a précisé la directrice générale d'Expansion Québec, Liliane Laverdière. Québec planifie d'ouvrir 14 centres dans le monde au cours des prochaines années. Après São Paulo, suivront des villes d'Afrique de l'Ouest (probablement Dakar), de la Californie et de l'Inde (probablement Mumbai), a ajouté Mme Laverdière.
Ce programme offre aux entreprises du Québec et de la France la possibilité de louer pendant de courte durée des emplacements dans les villes choisies et à de meilleures conditions que si elles y allaient en solo, car c'est le gouvernement qui assume le bail. La durée de location peut être aussi courte que trois mois, et il n'y a pas d'effort à consacrer à la paperasse ni à la logistique habituelles. «L'objectif est d'accélérer la création de filiales à l'étranger», indique Mme Laverdière, précisant que la durée moyenne de séjour est de 18 mois, après quoi l'entreprise ouvre son propre bureau, s'il y a lieu. «Cela permet un atterrissage en douceur, poursuit Mme Laverdière. Et si l'entreprise se plante, elle peut repartir plus facilement.» À ses yeux, ce nouveau programme est «le chaînon manquant dans les services offerts par les délégations du Québec».
Trois formules sont proposées : on peut se limiter à une adresse, un téléphone et un bureau de passage ; on peut prendre un bureau permanent ; ou on peut ajouter des services d'encadrement au démarrage avec du personnel sur place qui connaît les us et coutumes du pays. C'est pratique aux endroits où faire des affaires est plus compliqué qu'ailleurs.
Un marché prometteur
Le choix de São Paulo se justifie par la taille du marché brésilien et les occasions qu'il recèle dans les technologies de l'information, l'industrie des logiciels de jeu, de sécurité et de géomatique, dans l'aérospatiale, l'équipement minier et de foresterie, indique Rafael Sanchez, responsable de l'Amérique latine chez Export Québec, l'organisme gouvernemental duquel relève le programme. Les infrastructures sont un autre secteur en croissance, avec la tenue de la Coupe du monde de soccer en 2014 et des Jeux olympiques en 2016, rappelle-t-il.
Le gouvernement québécois a créé Expansion Québec après avoir vu le succès d'une initiative semblable en France, démarrée en 1987 par l'organisme Entreprise Rhônes-Alpes International (ERAI), qui offre 25 centres d'affaires à l'étranger, aussi appelés incubateurs. Québec a créé une alliance avec ERAI : les entreprises québécoises ont maintenant accès à son réseau, en échange de quoi Québec doit ouvrir 14 centres d'affaires là où ERAI n'est pas présente et offrir 20 % de ses emplacements aux PME françaises, sur un pied d'égalité avec les québécoises.
39
Une fois tous les projets d'implantations réalisés (ceux d'Expansion Québec et ceux d'ERAI), 39 centres d'affaires seront à la disposition des entreprises québécoises exportatrices dans le cadre du programme.
