Éveillés, capables et productifs, les travailleurs de 55 ans et +

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Éveillés, capables et productifs, les travailleurs de 55 ans et +

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Le point de bascule est atteint : pour la première fois, le Québec compte désormais plus de personnes âgées de 55 ans et plus que de jeunes de 15 ans et moins (selon Statistique Canada).

Dès 2013, la population en âge de travailler (15-64 ans) commencera à décliner, alors qu'elle continuera à augmenter dans l'ensemble du Canada (dixit l'Institut de la statistique du Québec).

À moins que le Québec n'obtienne de spectaculaires gains de productivité du jour au lendemain, toutes les personnes disponibles devront être mises à contribution, sinon nous risquons de nous retrouver avec nombre de bureaux vides et de machines sans opérateurs. Mais voilà, malheureusement : «Les employeurs cultivent des préjugés à l'égard des travailleurs âgés».

Cette phrase est tirée du rapport synthèse de la Commission nationale sur la participation au marché du travail des travailleuses et travailleurs expérimentés de 55 ans et plus, un document rendu public à la fin septembre et qui n'a pas fait autant de bruit que souhaité.

Et pour cause : en plus d'être affublée d'un nom interminable, la Commission s'est en bonne partie cantonnée dans les inévitables clichés, du type «il faut agir sur de nombreux leviers» ou «il est nécessaire de tenir un débat public». Rien de bien révolutionnaire, alors que le problème a déjà et souvent été cerné. C'est dommage qu'on ait ainsi liquéfié le propos, parce que le document présente en même temps une foule de données pertinentes qui méritent notre attention.

Au départ, le constat, lui, est sans appel : il nous faut opérer une transition entre ce qui a longtemps été notre situation, un surplus de main-d'oeuvre, et celle qui se profile rapidement, une pénurie de main-d'oeuvre. Ce bouleversement aura d'importantes conséquences sur l'économie québécoise, à moins que nous n'ajustions notre plan de match.

Les options sont connues : mettre fin au gaspillage de cerveaux (c'est-à-dire contrer le décrochage scolaire), miser sur du renfort extérieur (même si, étrangement, l'immigration a moins bonne presse ces temps-ci) et faire le plein des forces.

Mais les Québécois partent tôt à la retraite, plus tôt qu'ailleurs au Canada... ce qui risque de grever sérieusement les régimes qui n'en pourront plus de soutenir toujours davantage de retraités avec de moins en moins de travailleurs. Dans ces circonstances, la solution paraît simple : d'une façon ou d'une autre, inciter les gens à travailler plus longtemps.

C'est ici que la Commission arrive avec cette observation embêtante : les employeurs n'y tiennent pas tant que ça, aux travailleurs plus âgés. Les préjugés sont tenaces. On leur reproche de ne pas être productifs, de mal s'adapter aux nouvelles technologies, de s'absenter souvent pour des questions de santé ou de ne pas réussir à s'entendre avec leurs collègues plus jeunes. Bref, un poison.

Évidemment, si vous allez en débattre avec un patron, il y a de fortes chances qu'il proclame ouvertement son désaccord en disant qu'il suffirait qu'on lui présente les «bonnes» personnes pour qu'il les embauche s'il en a besoin. Mais dans la vraie vie, lorsque le choix s'offre entre une recrue prometteuse et un travailleur qui a bourlingué, qui aura l'avantage, pensez-vous ?

Sauf qu'il serait malavisé d'attendre à la dernière minute pour modifier sa perception. Un jour, le choix n'existera même plus. Aussi bien apprendre sans tarder à regarder avec des yeux neufs les gens plus vieux. Et jeter les préjugés sans fondements aux poubelles. On n'a même pas besoin de «débat public» pour y parvenir.

Allez, du balai dans la construction !

C'est le message que le groupe Génération d'idées souhaite que nous adressions au Gouvernement du Québec de la manière la plus claire qui soit : en lui envoyant des tonnes de balais.

Il se propose donc d'expédier pour vous un balai personnalisé avec votre nom sur le parvis de l'Assemblée nationale, le 27 octobre. Plus nombreux seront les participants, plus grande sera la quantité de balais ! Le coût : 12 $ pour l'achat dudit balai fabriqué au Québec, précise-t-on. Détails sur le site www.generationdidees.ca.

La stratégie a été utilisée avec succès au Brésil, paraît-il. À la veille de l'Halloween, où les sorcières jouent précisément du balai, peut-être réussira-t-elle ici à exorciser de vieux démons québécois...

rene.vezina@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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Vos réactions

«Il existe ici un climat antidéveloppement de plus en plus présent partout en province. Qui dit prospérité dit entrepreneuriat, qui dit entrepreneuriat dit développement et qui dit développement dit emplois. C'est ce que j'ai appris à la petite école. Mais maintenant, la prospérité, le développement, l'entrepreneuriat sont associés à fraude, corruption, crime organisé et évidemment destruction de l'environnement.»

- jpthoma1

«L'économie québécoise ne pourra pas tenir le coup toute seule, et il va falloir que les choses s'arrangent ailleurs dans le monde. On peut bien penser pouvoir résister pendant un moment, mais si même l'économie chinoise commence à faiblir... Danger !»

- herve53

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