Énergie : des occasions à saisir au Mexique

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Énergie : des occasions à saisir au Mexique

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Chute de la production de pétrole, explosion des coûts... Le Mexique veut ouvrir son secteur énergétique aux entreprises étrangères, car le pays a besoin plus que jamais d'une expertise pointue pour redynamiser l'exploitation de ses hydrocarbures.

La réforme doit d'abord être approuvée par le Congrès mexicain. Mais, puisque les partis d'opposition soutiennent le projet du président Enrique Peña Nieto, son adoption ne devrait pas poser problème, selon les analystes. Si tout se passe comme prévu, les entreprises étrangères devraient donc avoir accès à ce marché à compter de 2014.

Une libéralisation du secteur énergétique - fermé depuis plus d'un demi-siècle - qui offre des occasions d'affaires. Dans quels secteurs ? Entre autres, dans les services et les technologies nécessaires à l'exploitation pétrolière, comme les plateformes et les équipements d'extraction, dit Allain Joly, un spécialiste de l'Amérique latine à HEC Montréal.

«Si les gisements exploités s'épuisent, ce n'est pas parce qu'il n'y a plus de pétrole, mais parce qu'il n'est pas possible d'en extraire davantage avec les équipements utilisés actuellement, qui sont déphasés par rapport aux équipements plus récents», explique-t-il.

En 2011, le Mexique produisait en moyenne 2,934 millions de barils de pétrole par jour, soit moins que le record de 3,476 millions de barils établi en 2004.

La société d'État Pemex a le monopole de l'exploitation pétrolière au Mexique. La plupart des gisements qu'elle exploite sont en mer, dans le golfe du Mexique. Ils sont situés sur des fonds marins dont la profondeur est inférieure à 500 pieds (152 mètres).

Cependant, ces gisements s'épuisent, et les nouveaux se trouvent à des profondeurs pouvant atteindre jusqu'à 1 000 pieds. «Or, Pemex n'a pas la technologie pour forer et puiser du pétrole à pareille profondeur. C'est pourquoi le Mexique a besoin d'une nouvelle expertise», souligne Mathieu Arès, spécialiste de l'Amérique latine à l'Université de Sherbrooke, et codirecteur de l'Observatoire des Amériques à l'UQAM.

De rares entreprises canadiennes ont un savoir-faire éprouvé pour travailler à une telle profondeur. Parmi celles-ci, Petro-Canada (propriété de l'albertaine Suncor), partenaire dans le projet Hibernia, au large de Terre-Neuve-et-Labrador dans l'océan Atlantique.

Des réserves de gaz de schiste à exploiter

Outre le pétrole, le Mexique veut aussi exploiter ses réserves gazières, en l'occurrence du gaz de schiste. Or, à ce chapitre, les entreprises canadiennes du secteur des hydrocarbures - surtout celles qui sont établies dans l'Ouest - ont beaucoup d'expérience, dit M. Arès.

«Le Mexique importe la moitié du gaz consommé dans le pays, car l'offre ne suffit pas à la demande», précise-t-il.

Par ailleurs, les entrepreneurs ne doivent pas oublier que les risques d'affaires sont importants au Mexique, souligne Maria Jose Hernandez, analyste chez Eurasia Group, une entreprise américaine spécialisée dans la gestion du risque politique. «Par exemple, la corruption est toujours un enjeu important», dit Mme Hernandez.

Selon la Banque mondiale, la situation s'est détériorée légèrement depuis une décennie. En 2002, l'indice de contrôle de la corruption au Mexique s'établissait à - 0,20. En 2011, il était de - 0,36. Cet indice varie de - 2,5 à + 2,5. Plus il est négatif, moins un État réussit à faire échec à la corruption. En comparaison, l'indice au Canada s'élevait à + 1,98 en 2011, en recul par rapport à 2002 (+ 2,11).

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