Échouez rapidement et... recommencez !

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Échouez rapidement et... recommencez !

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Dans le milieu des start-ups technos, le mot d'ordre «fail fast» ou «échouez rapidement» est de plus en plus observé. Après tout, plus vite un projet non viable échoue, plus vite ses instigateurs peuvent rediriger leur temps et leurs ressources vers une idée plus prometteuse.

La montréalaise Factyle avait obtenu du financement du fonds en capital de risque Real Ventures pour développer Smartr, une application permettant de générer un journal personnalisé en fonction de son cercle social. Près d'un an après son lancement, l'application avait obtenu quelques recensions positives, mais n'avait pas assez d'utilisateurs. Manifestement, elle ne passerait jamais du statut de produit à celui d'entreprise. De plus, le temps de Factyle était compté, puisqu'il ne lui restait qu'un tiers de son financement initial.

À la suite de ce constat, les fondateurs de Factyle ont proposé à Jean-Sébastien Cournoyer, associé chez Real Ventures, d'entreprendre un tout nouveau projet. Il n'a pas hésité à les soutenir dans leur changement de cap : «Ils ont effectué un changement radical, mais on savait qu'ils faisaient de bons produits», explique le financier.

En l'espace de quelques semaines, l'application mobile Cinemagram, le nouveau projet de Factyle, a été téléchargée des centaines de milliers de fois. Elle permet de créer des photos dont un élément est animé, comme celle d'un chat dont seules les moustaches remuent. À ce jour, plus d'un million de ces photos, des «cinemagrams», ont été créées grâce à l'application. Et Factyle s'apprête à réaliser une nouvelle campagne de financement avantageuse. Quant à son premier produit, l'application Smartr, elle a été retirée de l'App Store.

Vite accéder au marché pour tester une idée

Une autre entreprise financée par Real Ventures a suivi un chemin similaire, quoique moins abrupt. Il s'agit de Modasuite, qui vendait en ligne des vêtements sur mesure pour hommes. Même si ses prix étaient bas pour du sur-mesure, les ventes réalisées par l'entreprise n'augmentaient pas assez rapidement. Ses fondateurs ont donc lancé Frankandoak.com pour vendre du prêt-à-porter, en février 2012. «Depuis deux mois, ça explose et leur revenu mensuel a triplé», déclare Jean-Sébastien Cournoyer.

La valorisation de l'échec, ou du moins son acceptation, est l'un des secrets de la vigueur de la culture entrepreneuriale dans la Silicon Valley. «Le taux de succès d'une entreprise en démarrage, c'est très, très bas, explique Jean-Sébastien Cournoyer. Alors, on va au marché rapidement avec très peu de sous. On peut ainsi tester les prémisses d'un projet et déterminer rapidement si cela va fonctionner.»

13 239 200 000 $ US

Valorisation boursière de Groupon, un sous-produit lancé en 2008 par la start-up The Point, dont le site communautaire Thepoint.com ne levait pas un an et demi après son lancement.

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