Alors que le continent européen traverse une tourmente économique, le Mouvement Desjardins choisit malgré tout de s'y implanter. Il ouvre à Paris un premier bureau de représentation, situé dans les locaux du siège du Crédit Mutuel.

Pour l'instant, Desjardins ne cherche pas à servir les particuliers, comme elle le fait déjà en Floride, par exemple. Cette première européenne visera d'abord le service des entreprises déjà clientes de Desjardins, de plus en plus nombreuses à se tourner vers l'Europe, selon l'institution.

La concurrence que se livrent les banques sur le Vieux Continent est déjà importante. En particulier, d'autres institutions financières canadiennes, comme la Banque Nationale, la Banque Royale et la Banque de Montréal, sont déjà sur place.

«À la différence de la concurrence, qui réserve ses services à une petite élite ou aux entreprises inscrites en Bourse, nous voulons nous montrer accessibles à toutes les PME attirées par l'Europe. Nos services seront très axés sur la réalité des PME», a expliqué Stéphane Achard, premier vice-président et directeur général, services aux entreprises du Mouvement Desjardins.

Entre autres services, Desjardins dit vouloir accompagner les PME, leur faire profiter de son réseau de partenaires financiers, «leur faciliter la tâche en évitant qu'elles aient sans cesse à refaire la démonstration de leur sérieux», résume le dirigeant.

Attirer des entreprises au Québec

Il va de soi que, par la même occasion, Desjardins souhaite aussi s'attirer une nouvelle clientèle internationale, en offrant ses services d'accompagnement aux entreprises européennes qui souhaiteraient faire des affaires en Amérique. «Nous voulons intervenir en amont de leur venue. Une fois ici, c'est plus compliqué», estime M. Achard.

Pour commencer, seulement deux personnes représenteront le Mouvement à Paris, dont Lucia Baldino, une ex-employée d'Investissement Québec, à Paris, et d'Affaires étrangères et Commerce international Canada, à Rome.

Le moment est-il bien choisi pour plonger en Europe ? «Tout à fait, répond M. Achard. Ce serait une erreur de se laisser leurrer par les difficultés vécues par la réforme de certaines institutions financières en Europe et du mode de fonctionnement de la zone euro. L'Europe demeure un marché beaucoup plus accessible que d'autres pour nos PME.»

Le Mouvement Desjardins envisage même l'ouverture d'autres antennes sur le continent, voire en Asie.

400 000 Nombre de comptes de PME, y compris les travailleurs autonomes, que possède Desjardins. Source : Mouvement Desjardins