Des occasions à saisir pour la relève à la tête des firmes de génie

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Des occasions à saisir pour la relève à la tête des firmes de génie

Publié le 05/10/2013 à 00:00

La crise qui touche leur profession offre une belle occasion de se démarquer aux jeunes ingénieurs-conseils.

En effet, la démission de plusieurs dirigeants au sein des firmes de génie à la suite des allégations de collusion qui pesaient contre eux pourrait en effet leur permettre d'accéder à des postes de haut niveau plus rapidement.

«La commission Charbonneau est un moment certes difficile à passer, mais je ne doute pas une seconde que les firmes de génie-conseil parviendront à regagner la confiance du public», affirme Jean Raymond, président de l'agence de recrutement Raymond Recherche de cadres.

Pour y arriver, l'industrie devra toutefois mettre en oeuvre un changement de culture. «Pour les ingénieurs de la relève, il s'agit d'une occasion en or de se faire valoir», ajoute Alexandre Raymond, associé chez Raymond Recherche de cadres.

Leadership et résilience

Selon lui, le changement de garde qui s'opère à la tête des firmes de génie-conseil leur sera d'autant plus profitable que les baby-boomers ont la réputation de ne pas leur céder la place facilement.

Les candidats qui auront assez de cran pour reprendre les rênes des Genivar, Dessau et SNC-Lavalin de ce monde devront évidemment être irréprochables sur le plan éthique.

«Ils devront également faire preuve d'un fort leadership et d'une grande résilience pour traverser la tempête qui frappe actuellement leur industrie», dit Geneviève Falconetto, associée directeur du bureau montréalais d'Odgers Berndtson.

Quant à savoir s'il vaut mieux privilégier les candidatures internes ou externes, les avis sont partagés. «S'il y a des talents au sein de la firme, on doit les considérer, faute de quoi on risque de porter un dur coup à la motivation des cadres. Mais lorsqu'il faut effectuer d'importants changements au sein de l'entreprise, comme c'est présentement le cas pour les firmes de génie-conseil, certains recruteurs préfèrent dénicher des candidats externes. Sauf que ce n'est pas une panacée», explique Jean Raymond.

En dehors des firmes, point de salut ?

Ceux qui aspirent à travailler ailleurs que dans une firme de génie risquent pour leur part de se buter à quelques difficultés. En effet, même si les allégations de corruption ne touchent qu'un petit nombre d'individus, les employeurs sont de plus en plus frileux à l'idée d'embaucher des ingénieurs, dit Geneviève Falconetto.

«Afin d'éviter toute mauvaise surprise, ils nous demandent de faire des recherches beaucoup plus approfondies qu'à l'habitude sur leurs antécédents. Dorénavant, dès que l'ombre d'un soupçon pèse sur un candidat ou sur son entourage, plusieurs clients préfèrent mettre fin au processus d'embauche», dit la recruteuse.

Bien qu'il n'ait entendu aucun de ses clients dire qu'il n'était plus question d'employer des ingénieurs, Jean Raymond confirme qu'ils se montrent tous plus prudents. Enquête de crédit, vérification des antécédents criminels, validation des compétences auprès de l'Ordre des ingénieurs, entrevues avec plusieurs sources et références : les chasseurs de têtes ne lésinent pas sur les moyens pour s'assurer de l'intégrité de leurs candidats.

«Évidemment, nos techniques ne sont pas infaillibles, mais nous avons une responsabilité à l'égard des employeurs qui font appel à nos services. S'il appert que nous avons commis une erreur, nous reprenons le mandat, tout simplement», indique Jean Raymond.

Les ingénieurs qui ont été nommés à la commission Charbonneau sont-ils condamnés à prendre une retraite anticipée ? Pas nécessairement, répond Geneviève Falconetto. «Ces individus ont évidemment avantage à se faire oublier le temps que la poussière retombe. Mais, à moins d'être sous le coup d'accusations très graves, ils pourront éventuellement poursuivre leur carrière. Un peu comme certains témoins entendus à la commission Gomery, il y a 10 ans.»

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