La mobilité des personnes et des marchandises est compromise au Québec en raison des embouteillages et de la détérioration des infrastructures, ce qui a un impact majeur sur l'économie. "C'est un coût récurrent", dit Robert Gagné, directeur du centre sur la productivité à HEC Montréal. Selon lui, les infrastructures de transport doivent être considérées comme des actifs stratégiques, telle que l'est Hydro-Québec.
Il faut dépolitiser la construction des routes et créer une agence de la mobilité, qui rendrait des comptes à l'Assemblée nationale, qui aurait une vision claire et globale des besoins. Les infrastructures routières ont jusqu'ici servi à "acheter des votes", ou elles ont été réalisées dans l'urgence, déplore-t-il. Mais jamais on n'y a réfléchi globalement. Il donne en exemple le réseau autoroutier du nord-est des États-Unis, qui s'étend jusqu'aux frontières québécoises. Mais l'inverse n'est pas vrai. "La mobilité vers les États-Unis est un élément stratégique de haute importante pour l'économie québécoise. On a arrêté l'autoroute à Saint-Jean parce qu'après, il y a moins d'électeurs ! Or, on ne construit pas des routes pour créer des jobs, on les construit parce qu'on en a besoin."
La Beauce est quasiment enclavée, alors que c'est le paradis de la PME, dit-il. "Leur manque de mobilité augmente leurs coûts et leur compétitivité."