Même si plusieurs économistes affirment qu'elle est finie, la récession continue de mettre à mal les entreprises exportatrices du Québec, à tel point que plusieurs d'entre elles prévoient licencier encore pour demeurer à flot.
Tel est le résultat d'un sondage Léger Marketing réalisé pour le compte des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ), entre les 12 et 15 octobre dernier.
Le sondage s'appuie sur les réponses obtenues à un questionnaire Internet auprès de 150 entreprises exportatrices québécoises.
Sa diffusion coïncide avec des rencontres prévues entre une délégation du MEQ et des hauts fonctionnaires du gouvernement du Québec.
Importante baisse des commandes
Selon ce sondage, la crise n'a pas frappé avec la même vigueur dans toutes les régions de la province.
Moins d'entreprises de la région de Québec ont été touchées ( 75% ) que celles de la région montréalaise (84 %) et des autres régions (89 %).
Parmi l'ensemble des répondants, une majorité d'exportateurs (84 %) soutiennent avoir constaté une baisse de la valeur de leurs commandes, tandis que seulement 2 % ont remarqué le contraire.
La chute de la valeur des commandes a été supérieure à 20 % dans 38 % des cas. Le cinquième des répondants (22 %) évaluent la baisse des commandes à moins de 10 % et le quart (24 %), entre 10 et 19 %.
La situation serait à ce point difficile pour les entreprises exportatrices québécoises que le quart d'entre elles (24 %) prévoient réduire leur effectif au cours des trois prochains mois, tandis que la moitié (51 %) estiment qu'il sera stable.
" Ce résultat montre que les entreprises québécoises n'ont pas encore senti les effets de la reprise dont les économistes nous parlent pourtant depuis des mois ", indique Simon Prévost, nouveau président des Manufacturiers et exportateurs du Québec.
Une situation qui se reflète également sur le plan de l'accès au crédit, plus difficile à obtenir pour 35 % des entreprises exportatrices, et ce, même depuis que les premiers signes de reprise économique sont apparus en juillet dernier.
Crise ou non, les exportateurs québécois ne semblent pas avoir fait une croix sur le développement de marché. Pour surmonter les effets de la récession, 49 % souhaitent cibler de nouveaux marchés, 36 % élaborer de nouveaux produits, et 28 % réviser leurs processus.
Seulement 9 % évoquent la possibilité de recourir à la sous-traitance, et 20 % prévoient investir dans leur équipement de production.
Précisons qu'en raison du nombre limité de répondants, les résultats de ce sondage comportent une marge d'erreur importante de plus ou moins 8 %, 19 fois sur 20.
24 %
Proportion des exportateurs québécois qui prévoient réduire leur effectif au cours des trois prochains mois.
martin.jolicoeur@transcontinental.ca
