Du Grand Musée du monde maya, au Mexique, à des projets immobiliers en Inde, XYZ Technologie culturelle voit sa renommée croître à toute vitesse. Pour grandir en toute sérénité, l'entreprise se concentre sur ce qu'elle fait bien, évitant de s'éparpiller.
«On fait de très grosses semaines de travail depuis deux ans !» admet en riant Jacques Larue, vice-président de XYZ Technologie culturelle. Devant la montée en flèche de sa renommée, le principal défi de cette PME montréalaise a en effet été de gérer la croissance. En 2012-2013, son chiffre d'affaires a triplé.
De sa chambre d'hôtel au Mexique, où il séjourne pour discuter d'un projet avec un nouveau client, Jacques Larue explique que l'entreprise a dû embaucher plusieurs travailleurs pour faire face à la demande, mais aussi en laisser partir quelques-uns.
«Ce n'est pas si facile de trouver de la main-d'oeuvre à la fois qualifiée et dédiée à l'entreprise, déplore-t-il. Comme entrepreneurs, nous travaillons de longues heures, et nous avons besoin, à ce stade-ci de notre développement, que les employés fassent de même. Mais tout le monde ne partage pas cette passion.»
Faire sa place
XYZ est spécialisée dans l'audiovisuel et la scénographie. Elle met son expertise au service de ses clients aussi bien dans des théâtres, des salles de spectacles, des musées, des lieux en entreprise (salles de conférence, de réunion, etc.) que des environnements immersifs. Elle compte sur 16 employés permanents et une solide banque de pigistes (programmeurs, scénaristes, concepteurs audio, etc.).
Au Québec, on peut voir les réalisations de XYZ au tout nouveau Planétarium Rio Tinto Alcan, au Théâtre du Nouveau Monde ou au Musée de la Cité de l'énergie, entre autres. Mais on retrouve sa griffe aussi en Chine (Shanghai Circus World), en Inde (maquette interactive du projet immobilier Palava) et au Mexique, où XYZ a créé un spectacle multimédia permanent qui anime le soir la façade extérieure du Grand Musée du monde maya. Comment cette PME conquiert-elle ces marchés ?
«Il n'y a pas de secret, lance Jacques Larue. Notre meilleur marketing, c'est la satisfaction de nos clients. Lorsqu'on a du succès dans un pays, on a de bonnes chances d'y décrocher de nouveaux clients par la suite.»
Des risques calculés
Bien sûr, ce n'est pas si simple. En se développant, XYZ a dû définir son modèle d'entreprise. «Nous avons décidé de rester petits, de nous trouver une niche et de miser sur la qualité, poursuit le gestionnaire. Avoir une petite équipe nous donne une très grande flexibilité pour nous ajuster en fonction des projets.»
L'entreprise se concentre sur les installations permanentes, et ne fait pas d'événementiel. Cela lui permet de mieux planifier les projets qui s'accumulent. Mais cela pose aussi son lot de défis, en raison des échéanciers serrés. Il donne l'exemple de la zone Loto-Québec du Casino du Lac-Leamy, pour laquelle il a fallu réaliser, en un temps record, des interfaces de contrôle s'arrimant aux outils électroniques hyper réglementés de la société d'État. «Nous arrivons toujours à la fin du projet, donc nous sommes à la merci d'éventuels retards dans la construction», explique Jacques Larue.
En se concentrant sur des oeuvres complexes, XYZ Technologie culturelle augmente sa marge bénéficiaire, puisque les risques sont plus élevés. Toutefois, ces derniers sont calculés. «Nous sortons de notre zone de confort, mais pas trop, confie Jacques Larue. Il y a toujours une bonne partie d'un projet que l'on sait comment réaliser, et une part pour laquelle il faut innover. Nous développons ainsi des expertises, que nous pourrons mettre à profit sur d'autres projets.»
