Brouillon, gribouillis enfantin, inspiré des premières nations, pseuso-psychédélique, amateur, échec total... Le nouveau logo d'Astral a été fort critiqué dans les médias sociaux. Un blogueur a même lancé un concours la semaine dernière : " Venons en aide au logo d'Astral ", offrant 200 $ au gagnant, élu par vote populaire.

Bien sûr, si les médias sociaux n'existaient pas, un tel débat aurait été confiné aux cercles des marketeurs, designers et graphistes. Mais voilà : le choix du nouveau logo est maintenant débattu sur la place publique.

" C'est révélateur de l'importance qu'ont pris les médias sociaux et du nouveau rapport de force, dit Philippe Le Roux, président de Phéromone. Astral, c'est énorme. Néanmoins, des blogueurs et des twitteurs arrivent à ébranler l'entreprise. "

Cette avalanche de critiques, aussi désagréable soit-elle, signifie qu'Astral représente quelque chose pour bien des gens, souligne Martin Ouellet, président directeur, création, chez Commun. " L'entreprise ne laisse pas les Québécois indifférents, et c'est beaucoup. Des gens prennent la peine de réagir. Ils ont une relation avec Astral. " Pour l'entreprise, c'est une occasion de réagir, dit-il. " Astral doit dire : " J'entends ce que vous dites. Elle peut créer un microsite consacré à son logo mal-aimé, ouvrir un compte Twitter qui y sera consacré. Elle peut même en rire un peu...

" Il faut ouvrir le débat, ajoute M. Ouellet. Je verrais bien le pdg d'Astral, Ian Greenberg, débarquer aux Grandes Gueules (sur NRJ, propriété d'Astral) et demander aux animateurs : Tu l'aimes pas, mon logo ? " "

Être à l'image du nouveau logo

En engageant la conversation, Astral démontrerait aussi qu'elle est au diapason de son nouveau logo, qui se veut plus humain, plus ouvert et de facture moins organisationnelle que le précédent. " En restant silencieuse, Astral agit à l'image de son ancien logo ", soutient M. Ouellet.

Philippe Le Roux abonde dans ce sens : Astral ne dialogue pas et est peu présente dans les médias sociaux, contrairement à ce que laisse croire son logo.

L'expert ne comprend pas que le lancement du logo n'ait pas été accompagné d'un blogue où les employés et les gens de l'extérieur de l'entreprise auraient pu s'exprimer.

" Cela aurait été une excellente occasion de dialoguer, de changer l'image, ce que l'entreprise a voulu faire avec sa nouvelle identité visuelle. Mais elle a raté l'occasion. Or, de nos jours, l'image d'une entreprise se bâtit dans la conversation, pas seulement sur une colonne Morris ", soutient M. Le Roux.

Astral n'a pas donné suite à nos appels afin d'expliquer sa stratégie.