Bell-Quebecor : une bataille sans répit

Publié le 24/03/2012 à 00:00

Bell-Quebecor : une bataille sans répit

Publié le 24/03/2012 à 00:00

À peine l'épisode Astral annoncé, la bataille entre Bell et Quebecor se déplace sur un nouveau front, celui du bon «vieux» réseau filaire.

Bell vient d'annoncer une nouvelle initiative nommée «garantie de vitesse Fibe», qui relancera la guerre marketing à ce chapitre.

Dans le marché de l'accès à Internet, Vidéotron a depuis longtemps la haute main. Son réseau, conçu pour la télé et reposant sur le câble coaxial, a toujours été plus apte à supporter de grandes vitesses que celui de Bell, conçu pour la téléphonie et fondé sur les fils de cuivre.

Jusqu'à la semaine dernière, la vitesse Internet résidentielle la plus élevée offerte par Bell était de 25 mégaoctets/seconde (Mbps). Vidéotron, de son côté, offre depuis 2009 une vitesse d'au moins le double (50 Mbps) partout sur son territoire, ainsi qu'un service allant jusqu'à 120 Mbps à certains endroits.

La semaine dernière, Bell a relancé la guerre en inaugurant dans la région de Québec un nouveau réseau. Celui-ci amène la fibre optique jusqu'au sous-sol de chaque résidence de la Capitale-Nationale.

Cette inauguration était accompagnée d'une offre d'accès Internet à 175 Mbps, la plus rapide actuellement. La riposte de Vidéotron n'a pas tardé : à peine trois jours plus tard, elle annonçait une vitesse de 200 Mbps dans la même région, offerte à compter de mai.

Une semaine plus tard, c'était au tour de Bell de riposter avec son programme de garantie valide sur le territoire de ce nouveau réseau.

Bell et Vidéotron estiment tous deux pouvoir pousser leur technologie au moins jusqu'à 1 024 Mbps (1 Gbps).

Branchement inachevé à Montréal

L'ennui pour Bell, c'est que ce qui est vrai à Québec ne l'est pas à Montréal.

Dans la métropole, l'installation de la fibre optique est loin d'être terminée. Si l'échéancier annoncé il y a plus d'un an tient toujours, Bell en a encore jusqu'en 2015 pour brancher tout le monde à son réseau Fibe.

Et même s'il porte le même nom qu'à Québec, ce réseau n'est pas aussi avancé.

La fibre optique s'y arrête à la boîte de connexion accrochée à un poteau et partagée par quelques résidences. Dans le jargon, c'est ce que l'on appelle le «Fiber To The Node» (FTTN), pour le distinguer du «Fiber To The Home» (FTTH) de Québec.

La différence est importante. Les foyers reliés en mode FTTN sont limités à 25 Mbps, à cause du fil de cuivre qui relie leur maison au poteau.

Mais au moins, ils peuvent avoir accès au service télévisuel Fibe, nettement supérieur à celui que Bell offre par satellite et même meilleur que l'Illico de Vidéotron, du moins d'ici une mise à jour prochaine de ce dernier.

Il y a une exception : Bell branche toutes les nouvelles constructions du Grand Montréal en mode FTTH, comme à Québec. Les plus vieilles le seront-elles un jour ? Rien n'a encore été annoncé.

Bref, sur ce champ de bataille, Quebecor a encore l'avantage, et il faudra, comme pour Astral, que Bell allonge quelques centaines de millions de dollars pour combler le fossé.

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