Adieu, terminaux de paiement ! Bonjour, la concurrence !

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Adieu, terminaux de paiement ! Bonjour, la concurrence !

Publié le 21/04/2012 à 00:00

La concurrence s'installe dans l'industrie du traitement de paiements.

L'américaine Square traite un volume de transactions s'élevant à quatre milliards de dollars par année avec un produit qui permet à quiconque d'accepter des paiements par carte de crédit à l'aide de son téléphone cellulaire. Lancée il y a deux ans par le cofondateur de Twitter, Jack Dorsey, Square prépare son expansion internationale.

Face à elle se dresse le géant du paiement en ligne, PayPal, qui teste depuis le 15 mars un produit similaire au Canada, aux États-Unis, à Hong-Kong et en Australie. Le lancement officiel de PayPal Here est imminent. Il existe également une solution canadienne du nom de Payd, lancée discrètement en janvier par Moneris, une co-entreprise de la Banque Royale et de la Banque de Montréal.

Envahir l'industrie du paiement

Square est surtout utilisée par de petits détaillants. L'arrivée de ce type de services au Canada ne préoccupe pas GFI, dont la division Tender Retail offre des solutions de paiement aux détaillants : «À court ou à moyen terme, ça n'aura pas vraiment d'impact pour nous, car les marchands visés sont de très petites entreprises ou des travailleurs autonomes, qui n'acceptaient pas les cartes de crédit auparavant», dit Nicolas Gay, directeur de pratique, solutions de paiement, chez GFI.

Grâce à la gratuité de son lecteur de cartes et à l'absence de frais mensuels, Square a séduit de nombreux petits marchands. Ses revenus reposent entièrement sur les frais de 2,75 % qu'elle déduit de toutes les transactions qu'elle traite. Les détaillants mieux établis, eux, peuvent obtenir un pourcentage de frais moins élevé auprès d'un fournisseur comme Desjardins, auquel ils versent des frais mensuels.

Rien ne distingue PayPal Here de Square, si ce n'est son lecteur de cartes, triangulaire plutôt que carré. Malgré tout, les ambitions de PayPal, une filiale d'eBay, ne se limiteraient pas à couper l'herbe sous le pied de Square : «PayPal Here n'est qu'un élément d'une offre plus large que prépare PayPal pour se faire une place dans l'industrie du paiement physique», écrit l'analyste londonien James Cordwell, qui suit le titre d'eBay pour Atlantic Equities.

En mars, un projet-pilote de PayPal chez Home Depot a débouché sur le déploiement des terminaux de paiement tactiles de l'entreprise dans les 2 000 succursales américaines du détaillant. Selon M. Cordwell, l'incursion de PayPal à l'extérieur du territoire virtuel ne fait que commencer : «Il y a un aspect défensif à cette stratégie, mais aussi offensif, car la portion en ligne du traitement de paiement, où PayPal domine, ne représente que 5 à 8 % du marché total.»

Bien que rien ne soit gagné, à long terme, la stratégie de diversification de PayPal pourrait faire baisser les frais de transaction. Robert Kerton, de l'Université Waterloo, soutient que le marché canadien serait propice à une telle baisse : «L'industrie du paiement a les caractéristiques d'un monopole naturel, où les coûts diminuent en fonction du volume, explique le professeur d'économie. Malheureusement, un monopole se rend vite compte qu'il peut maintenir ses prix élevés. Au Canada, les prix sont relativement élevés et des acteurs supplémentaires pourraient venir ébranler ce comportement», dit-il.

Paypal Here

Frais : 2,7 % des transactions

Sur iOS et Android

Paiements par PayPal, Visa, MasterCard, American Express, Discover et chèques (aux É.-U. seulement)

Square

Frais : 2,75 % des transactions

Sur iOS et Android

Paiements par Visa, MasterCard, American Express, Discover

PAYD

Frais : 2,95 % des transactions + 2,95 $ par mois

Sur iOS, Android et BlackBerry

Paiements par Visa et MasterCard

DES MARCHANDS PLUTÔT INDIFFÉRENTS

Les détaillants, même parmi les plus petits, sont plutôt indifférents concernant les nouvelles solutions de paiement. Yves Servais, directeur général de l'Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec, estime qu'environ la moitié de ses membres n'acceptent pas les cartes de crédit. Toutefois, il ne pense pas que PayPal Here intéressera ses membres : «Ils souhaitent que le pourcentage de frais diminue. Même lorsque vous payez 2 % ou 2,5 % de frais, si vous faites 3 % de marge, vous ne faites pas d'argent.»

Martine Hébert, vice-présidente, Québec, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, abonde dans le même sens : «C'est une belle innovation, mais les taux sont plus onéreux, ce qui n'est jamais une bonne chose», dit-elle.

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