Acheter équitable, c'est soutenir un village

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Acheter équitable, c'est soutenir un village

Publié le 06/12/2008 à 00:00

" Cette année, deux nouveautés ont fait leur apparition sur le marché : les bananes et le beurre de karité ", indique Cynthia Wagner, gestionnaire des communications chez TransFair Canada.

" Au Québec, en 1997, on ne trouvait que deux points de vente de produits certifiés équitables. Aujourd'hui, il y en a plus de 2 000, dont des magasins spécialisés, des grandes surfaces, mais aussi des services de pause café pour les entreprises ", renchérit Isabelle Saint-Germain, coordonnatrice, commerce équitable et alimentation, chez Équiterre.

Nouveau venu sur l'écran radar du commerce équitable, le coton a vu sa demande s'accélérer depuis deux ans.

" Acheter équitable, ce n'est pas un simple mouvement de " granoles " ", soutient Élise Laferrière, directrice générale adjointe d'Équita, filiale d'Oxfam-Québec. " On souhaite aussi faire changer les règles du commerce international afin qu'elles soient plus justes. En attendant, ce mode de production fournit un bon soutien aux petits producteurs et c'est un bon outil de conscientisation pour la population. "

Ce qui distingue le commerce équitable du commerce traditionnel est que les importateurs paient un prix plus élevé que le prix du marché et versent une prime sociale aux coopératives de producteurs locaux. Celle-ci sera obligatoirement réinvestie dans des projets communautaires (puits, écoles, aide au passage à l'agriculture biologique). Par ailleurs, les importateurs doivent prendre des ententes à long terme avec les producteurs, ce qui permet à ces derniers de mieux planifier et d'investir. Les conditions de paiement sont aussi bonifiées, et peuvent inclure du préfinancement. " Ainsi, le producteur peut vivre convenablement pendant qu'il s'occupe de sa récolte ", souligne Mme Laferrière. Les avantages pour une communauté sont palpables, aussi bien sur le plan économique que social.

Accroître la sensibilisation

Selon Isabelle Saint-Germain, le défi permanent à relever en matière de commerce équitable est d'inciter les gens à passer à l'action. " Il faut les amener à mettre leurs valeurs en pratique et à acheter équitable. C'est difficile, car les organismes qui oeuvrent dans ce domaine n'ont pas beaucoup de budget pour mener cette sensibilisation auprès du public. Actuellement, nous avons convaincu 5 à 10 % des buveurs de café d'opter pour les produits équitables. I l faut continuer. " L'avenir du commerce équitable semble prometteur, si l'on se fie à l'accroissement des ventes et à l'offre grandissante de produits. À moyen terme, on lorgne aussi vers le créneau des produits de qualité. " Plusieurs producteurs ont déjà pris cette voie, notamment dans le café, le cacao ", note Mme Saint-Germain.

Devant le succès des produits équitables, nombreux sont ceux qui veulent monter dans le train en marche, comme Wal-Mart, qui offre depuis peu du café équitable dans ses magasins du Québec. Ce qui soulève la question du respect des principes du commerce équitable. Certains s'insurgent, déplorant que les pratiques de ce géant de la distribution ne correspondent pas aux valeurs inhérentes au commerce équitable, d'autres y voient une façon de faire avancer la cause en touchant davantage de consommateurs potentiels. Nul doute que la question n'a pas fini d'être débattue...

dossiers@transcontinental.ca

À la une

Le Québec pâtira-t-il de la guerre commerciale verte avec la Chine?

17/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Les producteurs d’acier craignent que la Chine inonde le marché canadien, étant bloquée aux États-Unis.

Bourse: Wall Street finit en ordre dispersé, le Dow Jones clôture au-dessus des 40 000 points

Mis à jour le 17/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé.

À surveiller: AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed

17/05/2024 | Charles Poulin

Que faire avec les titres AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed? Voici des recommandations d’analystes.