La pénurie de main-d'oeuvre s'est atténuée dans le secteur des technologies de l'information et des communications, à tout le moins dans la région de Montréal. Elle sévit toutefois encore à Québec, où les besoins du gouvernement et des entreprises publiques et parapubliques restent élevés. C'est la tendance des derniers mois observée par TechnoCompétences, un organisme dont la mission est de soutenir et de promouvoir le développement de l'emploi en TIC.
Est-ce à dire que les entreprises de la région métropolitaine peuvent faire des mises à pied en ces temps plus difficiles et espérer retrouver facilement des employés au moment de la reprise ?
"Je dis à ces entreprises de se méfier", lance Sylvie Gagnon, directrice générale de TechnoCompétences. La main-d'oeuvre dans le secteur des TIC est généralement très qualifiée, "beaucoup plus que dans d'autres secteurs", ajoute-t-elle. Si l'entreprise se met à réembaucher une fois la récession passée, "il y a de fortes chances qu'elle soit obligée de former ces nouveaux employés pendant plusieurs mois". L'entreprise ne fonctionnera pas à plein régime tout de suite, prévient Mme Gagnon.
Autre facteur à considérer : les TIC demeurent un secteur d'avenir et il est certain qu'il le sera encore davantage après la crise. "Il y avait une pénurie avant la crise; je prédis qu'il y en aura une autre lors de la reprise", dit Mme Gagnon En effet, malgré le déséquilibre entre l'offre et la demande de main-d'oeuvre, les institutions d'enseignement n'ont pas réussi à augmenter suffisamment le nombre annuel de finissants dans le secteur des TIC. "Je pense donc qu'au lieu de sabrer dans les effectifs, c'est le temps pour les dirigeants d'entreprise d'être visionnaires et d'offrir de nouveaux défis ou la possibilité à leurs meilleurs employés d'explorer de nouvelles avenues d'affaires", conseille Mme Gagnon.