À la recherche de la relève hors des grands centres

Publié le 19/03/2011 à 00:00

À la recherche de la relève hors des grands centres

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Le génie-conseil s'organise pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre généralisée, encore plus criante dans certaines régions où les projets foisonnent.

Si toutes les firmes ne ressentent pas encore la pénurie, on parle volontiers d'insécurité sur le marché. Pour Viviane Monette, vice-présidente des ressources humaines au Groupe-Conseil Roche, le défi n'est pas toujours d'intéresser les jeunes, mais plutôt les employés possédant 10 ans d'expérience ou plus. Cette entreprise de 1 400 employés située à Québec prévoit en effet pourvoir bientôt 75 postes, principalement grâce à des techniciens et à des ingénieurs. " En génie-conseil, le contexte reste très particulier, car plus on a d'employés, plus les clients nous confient des mandats. Nous devons donc nous démarquer en jouant sur notre réputation d'employeur ", explique Mme Monette.

Tous les moyens sont bons pour retenir les meilleurs éléments : programmes d'actionnariat, mentorat des jeunes, primes de recommandation à l'embauche, attribution de bourses aux enfants des employés... Roche fait partie de celles qui ont choisi, en prévision du regain de croissance, de ne pas laisser partir ses forces vives. " Nous avons fait appel aux gouvernements pour recevoir des aides afin de former nos employés et de profiter de la politique du temps partagé ", souligne Mme Monette.

À Trois-Rivières, le pdg de la firme Johnston-Vermette, Luc Vermette, croit même que l'avenir pourrait se situer dans les régions. " Il existe de très bonnes formations en ingéniérie près de nos bureaux de Trois-Rivières, sans oublier que de nombreux jeunes préfèrent revenir ici pour avoir une meilleure qualité de vie ", indique-t-il.

D'ici trois ans, cette firme d'une centaine d'employés prévoit augmenter sa masse salariale de 10 % pour répondre à la demande générée par de nouveaux projets industriels.

Évaluer les besoins en région

Au Québec, la rareté de la main-d'oeuvre en ingénierie est bel et bien devenue une réalité. Cela frôle parfois la pénurie. Il suffit de consulter les statistiques de placement des universités pour s'en rendre compte : selon les chiffres du Département de génie de l'École de technologie supérieure (ÉTS), en 2010, il existait de 3,9 à 10 postes offerts pour un étudiant. Dans le secteur des TI, " près de 65 % des finissants avaient déjà trouvé un emploi avant la fin de la session scolaire ", fait valoir François Coallier, directeur du développement technologique à l'ÉTS.

Pour faire face aux besoins des entreprises, l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ) a décidé de mettre sur pied un Comité régional pour la relève qui dressera le portrait du secteur. " Nous voulons évaluer les besoins et les ressources disponibles en région, puisque certaines firmes ont déjà du mal à recruter ", explique Johanne Desrochers, pdg de l'AICQ. Elle dit craindre un impact plus marqué d'ici les 20 prochaines années.

S'il reste encore quelques mois avant de connaître les conclusions qui seront discutées lors du premier Sommet québécois de la relève en génie-conseil, on sait déjà que certaines régions en développement comme le Nord-du-Québec subissent de fortes pressions. " Il ne faut pas non plus oublier les grandes régions métropolitaines de Montréal ou de Québec où l'activité économique reprend ; il y aura des besoins à combler partout ", met en garde Mme Desrochers.

14 000

Nombre d'ingénieurs qui oeuvraient dans la fabrication en 2009-2010. La fabrication de matériel de transport (21 %), les machines (16,6 %), les produits informatiques et électroniques (14,2 %), les produits métalliques (8,5 %) et le papier (5,5 %) complètent le tableau. Source : OIQ

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