" L'opinion publique nous associe à tort au crime organisé "

Publié le 23/04/2011 à 00:00

" L'opinion publique nous associe à tort au crime organisé "

Publié le 23/04/2011 à 00:00

Par Stéphane Rolland

Le climat de suspicion à l'endroit du secteur de la construction éclabousse les entrepreneurs, dont la très grande majorité n'aurait rien à se reprocher, déplore Jean Pouliot, président de l'Association de la construction du Québec (ACQ). Il a répondu à nos questions.

Les Affaires - Depuis plus d'un an, les médias parlent de collusion dans l'industrie de la construction. Quel est l'impact de ces allégations sur votre industrie ?

J.P. - Nous représentons 15 000 entrepreneurs qui oeuvrent dans le secteur institutionnel et commercial. Parmi eux, 80 % comptent moins de 10 employés. Il s'agit en très grande majorité de gens honnêtes, mais dont la réputation est entachée. La construction représente 14 % du PIB québécois. Avec une industrie si florissante, il est inévitable qu'elle attire une minorité d'individus mal intentionnés. Dans l'opinion publique, nous sommes malheureusement tous associés à tort au crime organisé.

L.A. - Divers intervenants dénoncent le coût élevé de la construction au Québec et l'attribuent à la collusion. Certains parlent même d'un écart de 30 % par rapport au reste du Canada. Les entreprises et le secteur public sont-ils condamnés à payer trop cher pour construire, au Québec ?

J.P. - Cette perception vient d'une étude de Transports Canada sur les coûts de construction des routes. Certains ont généralisé ces résultats à toute l'industrie de la construction, et on nous a accusés d'être corrompus. Pourtant, notre association ne représente pas les constructeurs routiers. Nous avons commandé une autre étude à Secor dans l'espoir de rétablir les faits. Les conclusions de cette étude ont plutôt démontré que nous nous situons dans la moyenne canadienne, que ce soit pour les chantiers commerciaux ou institutionnels.

L.A. - Si les allégations actuelles nuisent à votre image, vous devez avoir envie que la minorité fautive soit écartée... Êtes-vous satisfait des efforts de l'escouade Marteau et de la création de l'Unité permanente anticollusion ?

J.P. - La création d'une escouade permanente est une bonne idée. Les entrepreneurs fautifs se sentiront plus surveillés, ce qui va calmer les ardeurs. Certains se sont plaints que l'opération Marteau prenne du temps. Je ne suis pas policier : je ne peux pas évaluer leur travail. Il est important de mentionner que les policiers doivent avoir une preuve blindée pour porter des accusations. Sinon, ils se feront débouter en cour.

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