Le dra(ch)me Grec !

Publié le 21/09/2011 à 08:59, mis à jour le 22/09/2011 à 15:51

Le dra(ch)me Grec !

Publié le 21/09/2011 à 08:59, mis à jour le 22/09/2011 à 15:51

BLOGUE. Lorsque j’ai débuté dans le marché des devises il y a un peu plus de 20 ans, nous nagions dans le SME (Système Monétaire Européen) ce système financier mis en place pour soutenir l’ECU (Euro Currency Unit), l’ancêtre de ce qui est aujourd’hui l’Euro. Il fallait impérativement solidifier cette entente politique et économique qu’était l’Union Européenne par un contrat financier. Les critères imposés aux pays membres lors de la signature du traité de Maastricht en 1992 étaient simples. Arriver à une certaine homogénéisation de leurs finances (déficit, dette, inflation, taux d’intérêt) afin de réduire la volatilité de leur devise et éventuellement n’en conserver qu’une seule. Dans les années précédant cette entente historique de 1992, plusieurs pays ne pouvant pas suivre la cadence économique allemande durent dévaluer leur devise afin de retrouver une certaine compétitivité. Ce fut particulièrement le cas de l’Italie qui dévalua presque annuellement durant la décennie 80. Et c’est un peu aussi à cause de l’Italie (troisième pays d’importance de l’union actuelle) que l’on précipita les choses. Et aussi parce qu’à partir de la chute du mur de Berlin, l’Allemagne louchait vers les pays de l’Est. L’Angleterre lâche alors la serviette et se retire juste à temps (Georges Soros n’aura été qu’un élément perturbateur, à la bonne place, au bon moment).

Lorsque la liste des candidats potentiels fut publiée en 1998, certains pays sont acceptés malgré le non-respect des critères, car s’il avait fallu être stricte nous aurions eu une union à 4 ou 5. Comprenons bien que la question de la devise a toujours été au centre des préoccupations européennes. Pour compétitionner le dollar américain, il fallait échanger les devises du plus grand nombre possible des premiers pays signataires pour une seule devise…forte. À cette époque la Grèce est exclue car beaucoup trop loin des critères d’adhésion alors que la « pilule » forcée Portugal/Espagne/Italie passe déjà difficilement. Lors du lancement de la nouvelle devise en janvier 1999, ils seront onze pays et la Grèce les rejoindra deux ans plus tard. Aujourd’hui, douze ans après son introduction, 17 pays ont adopté l’Euro et quelques autres s’apprêtent à le faire.

Mais ça fait maintenant 12 ans que la rigidité d’une devise commune laisse des traces sur ceux qui étaient habitués à un peu plus de flexibilité. Les Allemands, les Hollandais, les Autrichiens et les Finlandais s’en sortent toujours aussi bien, mais pour d’autres c’est plus dur comme le démontre le tableau des soldes du compte courant, le meilleur outil pour déterminer si une devise est trop forte ou trop faible. Globalement, l’Euro n’est ni trop fort ni trop faible pour l’Europe, il est seulement trop rigide pour certains pays. Et comme les technocrates européens se plaisent souvent à le dire : « aucune porte de sortie ne fut prévue, il est donc impossible pour un pays de sortir de cette union ». Kafkaïen !

Si aucun mécanisme de sortie n’est prévu, il faudra en trouver un sinon c’est tout un mur de soutien qui va tomber, les Allemands ayant le doigt sur le bouton du siège éjectable (le leur). Trois choix sont possibles et ils débutent tous par la faillite de la Grèce et une ardoise en grande partie effacée, la suite étant encore ouverte :

1-La Grèce demeure dans l’union avec des promesses de changements majeurs.

2-La Grèce sort de l’union tout en conservant la devise Euro.

3-La Grèce sort de l’union et reprend sa devise d’origine la Drachme.

La Grèce va devoir se retirer et probablement souffrir de cette décision, qui malheureusement risque d’être la meilleure pour tous, y compris pour eux. Le retour d’une Drachme dévaluée est impératif. Dévaluation qui leur permettra de relancer leur économie, même si ça s’accompagnera d’inflation et de taux d’intérêt élevés pour un certain temps. Plusieurs pays sont déjà passés par là et s’en portent beaucoup mieux aujourd’hui.

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