BLOGUE. Releveur, repreneur, successeur ou dauphin sont les étiquettes que portent les entrepreneurs courageux qui ont pris la décision de consacrer leur vie à pérenniser le rêve d’un clan, d’une famille ou d’un fondateur d’entreprise.
Ces futurs chefs sont plus scolarisés, détiennent des connaissances et des savoir-faire diversifiés, possèdent déjà une compréhension poussée des valeurs et des comportements reconnus par la famille et l’entreprise. Face à toutes les possibilités que leur offre la vie et malgré les statistiques décourageantes de survie des entreprises en transfert, ils se sont engagés à porter l’étiquette et perpétuer le rêve. La responsabilité est de taille. Il va falloir prendre les rênes solidement et convaincre pas mal de monde qu’on est la meilleure personne de la situation surtout si on croit que la rentabilité de l’entreprise passe par le changement….
On a du mal à imaginer les sentiments qui animent ces entrepreneurs dans le changement de direction qui égratigne au passage la culture de l’entreprise, les façons de faire et la susceptibilité humaine. Sachez que c’est une réalité qui s’exprime chaque jour à l’EEB. Les athlètes en processus de relève sont à la recherche de leur propre identité de chef. Ils détiennent déjà l’autorité formelle et cherchent par tous les moyens à développer davantage leur pouvoir informel. Leur pouvoir d’influence, pour prendre leur place de leader.
Comment établir ma crédibilité?
Comment maintenir une figure de leader inspirant?
Comment préserver mon authenticité de leader dans un environnement empreint de traditions?
On n’est pas dans les pourquoi mais plutôt dans le comment. Comme le faisait remarquer Robert Lafond, entraîneur à l’EEB, « le style de leadership doit s’adapter aux stades de développement de l’entreprise mais aussi au profil socio-biologique de l’entrepreneur qui met en lumière des tensions cycliques prévisibles reliées à l’âge et l’impact sur la gestion de carrière ». Pour l’identité, c’est à 40 ans que les femmes se cherchent le plus. Pour les hommes, cette quête s’enclenche beaucoup plus tôt, soit dans la vingtaine selon les données présentées. À 40 ans, les hommes entament une période plus intense d’actualisation avec les autres.
Finalement, la quête d’identité du releveur n’est que le début d’un long processus d’ajustement pour le leader.
Qu’en pensez-vous?
Par Katia Renaud, directrice du développement pédagogique, École d'Entrepreneurship de Beauce
Ce texte fait partie d’une série hebdomadaire que signeront tour à tour les membres de l’équipe de EEB. Ces derniers côtoient les grands entrepreneurs du Québec jour après jour, construisant avec eux des formations sur mesure pour la relève entrepreneuriale du Québec. Le blogue de l'École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB), nommé Entrepreneurs de tête, entrepreneurs de cœur vise à partager ses rencontres uniques. Nous vous parlerons d’anecdote, de comportements, de valeurs et d’attitudes. Et surtout pas de statistiques ! Découvrez avec nous l’essence même de l’esprit entrepreneurial du Québec.
