Le charabia de la finance

Publié le 01/04/2010 à 00:00

Le charabia de la finance

Publié le 01/04/2010 à 00:00

J'éprouve de l'empathie pour les victimes des fraudeurs de la trempe d'Earl Jones, mais j'ai la conviction qu'il y en aurait moins si les gens étaient mieux informés. Ils ne cèderaient pas aux promesses de rendements impossibles, ils demanderaient des comptes, et ils se méfieraient des extravagances de leur conseiller. On peut bien sûr blâmer une réglementation émasculée, mais à quoi bon si on n'a pas d'abord fait ses devoirs (ici, je ne parle pas des victimes de Vincent Lacroix, un cas particulier).

C'est dans cette optique que le gouvernement fédéral a mis sur pied le Groupe de travail sur la littératie financière. Le mandat général du Groupe est d'améliorer les connaissances financières du public. Le groupe en question devrait déposer un rapport d'ici peu. J'applaudis l'initiative.

Cependant, il n'y a pas que le public qui doit faire des efforts. Les institutions financières doivent parcourir une partie du chemin. Dans son article intitulé " Le jargon de la finance ", le journaliste Jean-François Parent a sélectionné des documents de firmes de fonds communs de placement pour les soumettre à deux tests de lisibilité. Les résultats de ces tests nous montrent qu'aucun des documents analysés ne répond aux critères minimaux de lisibilité. Autrement dit, ils sont impossibles à comprendre pour une personne normale. Je suis d'accord pour qu'on aide le public à acquérir des compétences financières, mais quand un expert a de la difficulté à décoder les documents des compagnies d'assurance et des sociétés de fonds communs, à quoi ça sert ? Alors que beaucoup d'investisseurs peinent à définir une notion de base comme la diversification de portefeuille, pourquoi s'évertue-t-on à leur expliquer des éléments complexes dans un langage technique à outrance, comme les fondements de la " stratégie de couverture pour réduire le risque de devise " ?

Dans leurs dépliants et sur leur site Internet, les institutions financières fournissent de l'information suffisamment digeste sur les produits financiers de base. Mais dès qu'on entre dans l'information relative aux produits de placement, ça se gâte terriblement !

Si un investisseur est comme un élève, il doit, pour rester motivé, constater des progrès dans sa compréhension de la Bourse et dans sa maîtrise des produits financiers. Vu le charabia que lui sert l'industrie financière, je comprends qu'il décroche. C'est bien plus facile de se laisser séduire par une publicité où l'on promet une retraite de rêve. Ou par les boniments des Earl Jones.

daniel.germain@transcontinental.ca

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