Petites capitalisations: le risque en vaut-il l’investissement?


Édition du 08 Mai 2024

Petites capitalisations: le risque en vaut-il l’investissement?


Édition du 08 Mai 2024

(Photo: Adobe Stock)

À VOS AFFAIRES. Dans le domaine de l’investissement, il existe une relation fondamentale qui lie le «risque»et le rendement. Il semble qu’elle ait toujours existé et qu’elle existera toujours. On pourrait traduire cette liaison en une phrase du type «pour espérer faire des gains plus importants à long terme, il faut être prêt à prendre plus de risques». Mais que veut dire exactement cette phrase et comment se manifeste-t-elle concrètement ?

En fait, tout le monde comprend bien que si on a le choix entre l’option 1 qui est de gagner 1000 $de façon certaine et l’option 2 qui est d’avoir une chance sur deux de gagner ces mêmes 1000 $ et une chance sur deux de ne rien gagner, 100 % des personnes rationnelles vont choisir l’option 1 même si, une fois sur deux, le résultat pourrait être le même.

Mais si on grimpe le montant de l’option 2 à un montant plus élevé que 1000 $, certains se laisseront tenter. Par exemple, si le gain possible est de 2000 $, toujours avec une probabilité de 50 %, l’«espérance»de gain est de 1000 $, soit le résultat de 50 % multiplié par 2000 $ plus l’autre 50 % multiplié par 0. Si le montant grimpe à 10 000 $, le nombre d’adeptes de l’option 2 augmenterait. Si on parle d’un million de dollars, la seconde option deviendrait un choix «unanime».

La finance comportementale est un sujet fascinant. Plusieurs études ont été faites sur le sujet et certains constats sont pour le moins étonnants, par exemple, la façon de présenter des hypothèses identiques, mais de façon différente — en mettant l’accent sur les aspects négatifs ou positifs — qui peut donner des réponses complètement opposées. Mais tel n’est pas le sujet de mon propos. Je veux revenir sur la notion de risque.

Il en existe de plusieurs types, qu’on pense au risque de crédit, de liquidité, lié aux taux d’intérêt ou à l’inflation. Mais en bout du compte, cela se traduit essentiellement par une probabilité d’être moins «riche»qu’un certain point de référence. Souvent, on considère ce point comme «0». Autrement dit, le risque d’un investissement serait la probabilité de perdre son argent.

Lorsqu’on parle du risque des «dépôts garantis», la possibilité de perdre son capital est pratiquement nulle (il faudrait que l’institution financière qui l’a émis soit en défaut de paiement). Le point de référence est souvent, dans ce contexte, le taux d’inflation. Par conséquent, si le taux de rendement d’un dépôt garanti est inférieur au taux d’inflation sur la même période, on dit souvent qu’on s’«appauvrit», étant donné ce point de référence.

Quoi qu’il en soit, le risque constitue donc une probabilité de réaliser un rendement plus faible qu’un certain point de référence.

 

La théorie et la réalité

Lorsqu’on compare des actions de «petites capitalisations», le point de référence peut évidemment être «0», ou la probabilité de perdre son argent, mais il peut également être celui des actions de grandes capitalisations.

La théorie nous dit donc que si on veut réaliser un rendement plus élevé à long terme, il faut accepter plus de risques, donc une probabilité accrue de réaliser un rendement (plus) faible, du moins à court terme.

Le graphique ci-dessus superpose le rendement des indices S&P/TSX pour les petites capitalisations, en rouge, et de l’indice principal de la Bourse canadienne, en noir, depuis le 3 janvier 2020, juste avant la pandémie.

La théorie se vérifie-t-elle sur une période de quatre ans ? Pas cette fois-ci… On voit des vagues rouges légèrement plus fortes, mais qui donnent un résultat de 0,92 $de moins en date du 1er mai, pour un investissement initial de 100 $le 3 janvier 2020 !

On pourrait entrer dans le détail des chiffres, mais je trouve intéressant de pouvoir visualiser concrètement le risque supérieur qui devrait donner des résultats supérieurs aussi.

Ce sera peut-être pour la prochaine période de quatre ans !

À propos de ce blogue

Dany Provost possède une formation multidisciplinaire lui permettant d'avoir une vue d'ensemble d'une situation financière. Combinant l'actuariat, la fiscalité, le placement et une grande maîtrise de l'environnement Excel, son expertise lui a permis de développer plusieurs outils de modélisation complexes, notamment en optimisation fiscale et avantages sociaux. Il est directeur planification financière et optimisation fiscale chez SFL Expertise et est l’auteur des livres «Arrêtez de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir» et «As-tu réglé ça?» Membre honoraire et expert désigné de l’Institut de planification financière, il est un collaborateur régulier dans les médias en plus d’être chroniqueur en fiscalité dans le journal Finance et Investissement.

Dany Provost

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