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SNC-Lavalin frappée de plein fouet par Omicron


La Presse Canadienne|Publié le 03 mars 2022

SNC-Lavalin frappée de plein fouet par Omicron


En fin d’avant-midi, le titre perdait 2,56 $, ou 8,95 %, à 26,05 $. (Photo: 123RF)

Les projets clés en main continuent de donner des maux de tête aux dirigeants de SNC-Lavalin tandis que la firme d’ingénierie a été frappée de plein fouet par la vague Omicron.

La société montréalaise a enregistré une charge de 231 millions $ liée aux projets de construction clés en main à prix forfaitaire, pour le quatrième trimestre dévoilé jeudi. L’augmentation de l’absentéisme, l’inflation et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont entraîné des délais et des coûts supplémentaires, a expliqué son président et chef de la direction, Ian Edwards.

«Pour certains travaux, nous avons vu un taux d’absentéisme de près de 50% [au plus fort de la vague Omicron], raconte le dirigeant lors d’un appel avec les analystes financiers. Ça a entraîné un sursaut en perte de productivité.»

L’inflation a été particulièrement élevée, ajoute Ian Edwards. L’indice des prix de la construction de bâtiments non résidentiels a progressé de 11,2 % au Canada au quatrième trimestre, comparativement à un rythme de 1,2% durant la même période l’an dernier, selon les données de Statistique Canada.

Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont aussi retardé la réalisation de projets. Ian Edwards a donné en exemple le prolongement de la ligne de train léger Trillium à Ottawa. «La plupart des stations sont terminées, mais nous attendons le verre. Nous ne pouvons pas travailler à l’intérieur de la station en plein hiver tant que nous n’avons pas de vitres.»

SNC-Lavalin a annoncé en 2019 son intention d’abandonner les contrats clés en main. La société ne soumissionne plus sur ce type de projets, qui connaissent souvent des dépassements de coûts. Elle doit toutefois compléter les réalisations des contrats déjà signés. L’entreprise espère avoir terminé deux des trois projets canadiens dans son carnet de commandes d’ici la fin de l’année.

Dans le «pire des scénarios», ces contrats pourraient entraîner des pertes supplémentaires allant jusqu’à 300 millions $, estime la direction. «Ce qu’on a voulu donner, c’est une idée de quel serait le pire qui pourrait arriver.»

La magnitude de la perte est une mauvaise nouvelle, croit Michael Tupholme, de Valeurs mobilières TD. L’analyste voit tout de même d’un bon œil le fait que la société ait «pour la première fois» formulé cette prévision. «Nous croyons que ça pourrait permettre à certains investisseurs de mieux comprendre les risques liés aux contrats restants et de commencer à être plus confortables avec le profil de risque de l’entreprise.»

L’action chute

L’action de SNC-Lavalin a subi une correction après le dévoilement des résultats, nettement inférieurs aux attentes en raison des contrats clés en main. En fin d’avant-midi, le titre perdait 2,56 $, ou 8,95 %, à 26,05 $.

La société a dévoilé une perte ajustée par action de 0,15 $, comparativement à une perte de 1,53$ à la même période l’an dernier. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient plutôt un bénéfice par action de 0,35 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

La perte nette attribuable aux actionnaires provenant des activités poursuivies s’est chiffrée à 15,3 millions $ au quatrième trimestre de 2021, comparativement à une perte de 322,9 millions $ au quatrième trimestre de 2020.

Les revenus, pour leur part, atteignent 1,9 milliard $, soit une augmentation de 14,5% par rapport à la même période l’an dernier.

Au-delà des activités clés en main, Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, juge que la performance des services-conseils «vaut la peine d’être soulignée». Au quatrième trimestre, les revenus de SNCL Services d’ingénierie ont totalisé 1,7 milliard $, une augmentation de 9,7%. Le bénéfice avant intérêt et impôt de la division, à 237 millions $, a progressé de 55,1 %.