Voie maritime du Saint-Laurent: manifestation de grévistes
La Presse Canadienne|Publié le 23 octobre 2023Un avis de grève de 72 heures a été déposé le 18 octobre par le syndicat qui représente quelque 360 travailleurs de la Voie maritime. (Photo: La Presse Canadienne)
Des grévistes de la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint−Laurent ont entrepris une manifestation lundi matin à Saint−Lambert, en Montérégie, une trentaine d’heures après avoir déclenché un arrêt de travail.
Le trafic maritime dans le corridor qui relie Montréal à Niagara, en passant par les écluses, est ainsi paralysé depuis dimanche à 00h01.
Les négociations qui avaient précédé la grève n’avaient pas abouti à une entente jugée satisfaisante pour les membres du syndicat Unifor. Les membres des sections locales concernées d’Unifor au Québec et en Ontario s’étaient prononcés à 99 % en faveur de la grève.
La manifestation a lieu aux abords de la rue des Écluses, la voie reliant la route 112 au pont Victoria. Aucune entrave à la circulation automobile n’a été observée.
Un avis de grève de 72 heures a été déposé le 18 octobre par le syndicat qui représente quelque 360 travailleurs de la Voie maritime. Le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier, a affirmé dans un communiqué que le syndicat restait ouvert à la discussion.
Tôt lundi matin, la représentante aux communications d’Unifor, Véronique Figliuzzi, a signalé qu’aucune rencontre de négociation n’était encore prévue.
Unifor signale que le point principal d’achoppement est la question salariale. Dimanche, le syndicat a affirmé que les deux parties étaient toujours à «1000 milles nautiques» l’une de l’autre sur cet enjeu.
Requête de l’employeur pour exempter les céréales
Pour sa part, l’employeur, la Corporation de gestion de la Voie maritime, demande au Conseil canadien des relations industrielles, l’équivalent du tribunal du travail pour la juridiction fédérale, d’obtenir une exemption pour le transport de céréales.
Il invoque ainsi un article peu connu du Code canadien du travail, qui stipule que pendant une grève ou un lock-out, un employeur du secteur du débardage ou d’un autre secteur d’activités visé et leurs employés sont tenus de «maintenir leurs activités liées à l’amarrage et à l’appareillage des navires céréaliers aux installations terminales ou de transbordement agréées, ainsi qu’à leur chargement, et à leur entrée dans un port et leur sortie d’un port».
Unifor, de son côté, fait valoir que cet article du Code du travail fait référence à un port, aux installations terminales ou de transbordement, mais pas aux canaux et aux écluses.
La requête de la Corporation de gestion n’a pas été entendue encore par le Conseil canadien des relations industrielles. Contacté pour savoir s’il allait procéder à l’audition de la requête et, si oui, à quel moment, le Conseil n’avait pas encore répondu, au moment d’écrire ces lignes.