Feux d'artifice à Londres, le Royaume-Uni affichant 2,9G$ d'investissements (Getty)
Le premier semestre a confirmé la tendance positive pour le financement de l’innovation en Europe, avec un total de près de 8 milliards de dollars américains sur la période. Dépassant le précédent sommet atteint deux ans plus tôt. Une performance bien plus rutilante qu'au Canada.
Les start-up européennes ont levé 7,7 milliards $US au premier semestre (9,8 G$), nettement plus que les semestres précédents, entre 5,9 et 6,2 milliards, et plus que le précédent record du premier semestre 2015 (7 milliards), selon une étude de la banque d'affaires Clipperton.
Dix opérations de l'univers numérique représentent à elles seules 29% du total (2,2 milliards), dont cinq au Royaume-Uni, quatre en Allemagne et une aux Pays-Bas.
La technologie a décroché la timbale grâce notamment à la méga injection de fonds dans la jeune pousse britannique Improbable. Le géant des télécommunications japonais SoftBank Group avait investi avant l'été dans cette start-up spécialisée dans la création de mondes virtuels complexes pour jeux vidéo et autres applications, dans le cadre d'une levée de fonds de 502 millions de dollars.
Source: Clipperton European Innovation Financing Update
Sur un an, Clipperton voit une augmentation de 31% des levées de fonds des start-up innovantes. La hausse est de 49% dans la zone Allemagne-Autriche-Suisse (2 milliards de dollars levés), de 30% au Royaume-Uni (2,9 milliards) et de 28% en France (1,5 milliard).
À titre de comparaison, avec 400 millions de dollars et 58 financements au second trimestre 2017, la performance des investissements semble plus faible au Canada, peut-on observer dans la toute dernière étude du secteur par PwC et CB Insights.
Le Québec qui innove
D'un point de vue provincial, le Québec s'est distingué lors des trois derniers mois, enregistrant 11 financements pour une valeur totale de 204 M$. En comparaison, l'Ontario a comptabilisé 30 «deals» à hauteur de 123 M$ et la Colombie-Britannique, 12 transactions pour 57 M$. (Re)lire Le capital de risque s’effeuille-t-il au Canada?
Il faut dire que les investisseurs présents dans l'écosystème montréalais des start-up reçoivent chaque année des milliers de demandes d'investissement. Or, moins de 5 % de ces jeunes pousses réussissent à obtenir du financement. Qu'est-ce qui les distingue des autres ?
«Décider d'investir dans une société en démarrage repose parfois sur des facteurs très subjectifs. Il peut s'agir d'une société qui veut percer un secteur dans lequel nous avons eu une sortie payante récemment ou d'une entreprise qui s'est démarquée par la qualité de son introduction», confie Chris Arsenault, associé principal chez iNovia Capital, un fonds de capital de risque qui compte 500 millions de dollars sous gestion. (Re)lire Ce que veulent les investisseurs en capital de risque.
En ryhtme annuel, les levées au Canada gardaient une orientation positive depuis 2012, contrastant avec la tendance aux États-Unis ou en Asie, notait dernièrement PwC. Les chiffres de cette année risquent par contre de retomber au niveau de 2014, avec 127 transactions pour une valeur totale de 884 millions de dollars au premier semestre. Soit seulement 7 fois moins que tout le continent européen.
